07 septembre 2010

Coeurs sensibles, s'abstenir

Bébé fille a eu sa première gastro. Pas besoin de vous préciser en détail l'étendue des dégâts, mais c'était pas joli à voir. Mon coeur de maman était tout triste de voir ma princesse dans un si piteux état, sans compter que mon coeur de maman, il était lui aussi dans la flotte: la gastro, c'est contagieux.
Comme une championne, Bébé fille a fait sortir le méchant une nuit entière. Le lendemain, c'était mon tour.


Je devais absolument me rendre au bureau, une grosse journée m'y attendait. J'ai donc laissé Bébé fille avec son père et suis partie au travail. L'avant-midi s'est bien passé et j'ai profité de ma sortie de la maison pour m'offrir un bon lunch au resto du coin. Après un copieux dîner, je me suis attaquée au dessert. À la deuxième bouchée de ma sublime tarte au sucre, j'ai commencé à ressentir un léger mal de coeur. À mon retour au bureau, une employée m'a mentionné qu'elle me trouvait très pâle. J'ai tout de suite su que la gastro s'en prenait maintenant à moi. Fuir pour retourner à la maison me coucher en boule dans mon lit en priant l'amoureux de m'apporter du gatorade bleu était impossible, je devais rester au bureau pour superviser les activités. L'après-midi a été une valse entre le bureau et la toilette, mais vu mon malaise d'être malade au travail, rien n'est sorti. En retournant à la maison, j'ai dû me garer en bordure de la route, deux fois plutôt qu'une, mais l'idée de vomir à la vue des autres automobilistes m'empêchait de faire sortir le méchant. En arrivant à la maison, j'ai été accueillie par une Bébé fille toute souriante de revoir sa maman, mais les retrouvailles ont dû attendre. Sans même dire bonjour à ma petite grenouille, j'ai couru aux toilettes pour la délivrance ultime que mon corps attendait depuis le début de l'après-midi. Pendant que mon estomac se vidait avec extase, Bébé fille pleurait derrière la porte, ne comprenant pas pourquoi sa cruelle mère ne lui portait aucune attention. J'entendais l'amoureux:

L'amoureux: Bébé fille, laisse maman tranquille un peu, elle est malade.
Bébé fille: OUAN! OUAN!
Moi: (*censuré*- bruit d'estomac qui se vide) Ce ne sera pas long ma belle, maman a bientôt terminé.
Bébé fille: OUAN! OUAN! Ba ba ba! OUAN!
L'amoureux: Allons, allons, maman s'en vient. Viens jouer avec papa en attendant.
Moi: Oui, va jouer avec (*censuré* - bruit d'estomac qui se vide)... va jouer avec papa en attendant que maman finisse.

Et ainsi de suite jusqu'à ce que, faible et ruisselante de sueur, j'émerge de la salle de bain. Après avoir fait soupé Bébé fille (les yeux fermés et le nez bouché pour ne pas que le coeur me lève), je me suis étendue sur le divan dans l'espoir de me reposer un peu. Bébé fille, elle, voulait monter et descendre les escaliers. Rien à battre que sa mère soit mourante. De bonne foi, je lui ai donc proposé de prendre son bain, histoire que je puisse ensuite aller me coucher en douce et laisser l'amoureux développer son instinct paternel et son amour inconditionnel pour notre fille chérie. Une fois Bébé fille dans le bain, je m'y suis glissée moi aussi, car c'est bien connu qu'un bon bain chaud aide à se remettre sur pied. C'est à ce moment précis que l'amoureux s'est écrié: "Ah oui! J'ai oublié de te dire que Bébé fille a encore quelques relents de gastro, mais juste par le bas!" La révélation est arrivée trop tard, je n'ai pu évité la catastrophe. Comme un puit de pétrole sous-marin dont la brèche pollue et détruit tout l'écosystème marin à des kilomètres à la ronde, les relents de gastro de Bébé fille ont envahi l'eau du bain. Sans aller plus loin dans les détails juteux de l'histoire, je précise qu'un autre bain a été de mise et rapido-presto, puisqu'il m'était impossible de colmater la brèche. Une fois ma princesse en pyjama, je suis montée la bercer dans sa chambre et comme un petit ange, elle s'est rapidement endormie, me permettant ainsi d'aller me coucher à mon tour, en boule, en suppliant l'amoureux de m'apporter du gatorade bleu.

3 commentaires:

  1. Que de succulents euphémismes pour parler de diarrhée. C'est magnifico!

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  2. Avouez que je vous met l'eau à la bouche ce matin! Avez-vous réussi à déjeuner malgré tout?

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