Choix déchirant

Un jour ou l'autre, on se retrouve face à une situation qui changera notre vie à tout jamais. Nous sommes alors confrontés à un choix qui influencera notre avenir et celui de notre enfant. Nous devons analyser avec soin les pour et les contre afin de prendre la décision qui conviendra le mieux, sachant très bien que la mauvaise décision pourrait laisser des séquelles irréparables. Nous faisons alors face à un questionnement existentiel. Dans mon cas, ça m'est arrivé ce 27e jour d'avril 2010.


Je parle ici de l'achat d'un nouveau siège d'auto pour Bébé fille.

Pleine d'un optimisme naïf, je me suis rendue au Wal-Mart le plus près de chez moi, Bébé fille bien installée dans le porte-bébé. En sifflotant une version grivoise de "Promenons-nous dans les bois", je me suis dirigée d'un pas léger vers la section des sièges d'auto. C'est là que tout a commencé. Je me suis retrouvée dans un dilemme tel que j'en ai rongé tous mes ongles, même ceux des orteils. Devant l'ampleur du choix à faire, j'ai été prise d'une crise de panique. Après avoir pris quelques respirations dans un sac de papier trouvé dans un coin, j'ai pu reprendre mes esprits et me concentrer sur l'énorme tâche qui m'attendait: choisir le modèle qui conviendrait parfaitement au petit popotin de Bébé fille. Après quelques heures passées à étudier chaque modèle proposé (Bébé fille s'étant endormie dans le porte-bébé), j'en ai sélectionné deux qui semblait convenir. C'est là que mon calvaire a commencé. Je devais choisir entre le Super-ultra siège 3600 avec porte-gobelet, table à langer intégrée, lecteur DVD, micro-onde et coussin vibrant (à 500$ avant taxes) ou le très simple Simply seat 50 avec euh...un dossier et des sangles de retenue pour bien attacher Bébé fille (à 60$ avant taxes). Je devais pourtant faire un choix. Devais-je opter pour le confort de luxe pour ma progéniture chérie en utilisant, pour payer la facture, une partie des économies pour ses études en médecine, l'obligeant ainsi à travailler dans un dépanneur tout en étudiant pour pallier ce manque, ou pire encore, abandonner ses études et  faire les trottoirs pour le restant de ses jours? Ou devais-je porter mon choix sur le modèle de base, risquant ainsi de nuire à son développement pour cause d'ennui lors des voyages en voiture et créant ainsi des lacunes au niveau émotif qui l'obligeraient à suivre une longue thérapie tout au long de sa vie, thérapie qui nuirait sans doute à son entrée à l'école de médecine? Que la vie peut être cruelle! Après quelques respirations dans mon sac de papier, j'ai finalement trouvé le courage de faire mon choix: malgré tous les risques possibles, j'ai opté pour le modèle de base.

Et avec les économies substantielles réalisées, j'ai acheté des pyjamas, des chandails trop mignons, une corde à linge, des plats rigolos pour mettre les purées de Bébé fille, des jouets pour le bain, des gobelets, des serviettes humides et un DVD Bébé Beethoven pour faire changement du Mozart et pouvoir ainsi prendre un bon souper relax.....et une bonne bouteille de rouge.
Ben quoi... faut savoir trouver des trucs pour se déculpabiliser d'un choix si déchirant.