Pour ceux et celles qui se le demandent, le fait d'être dingue, c'est de famille.
Chez nous, on est dingue de mère en fille, de père en fils, de mère en fils et de père en fille (je précise parce que nous sommes les champions de la famille multiplement reconstituée).
On est pas mal tous du genre extrémiste (pas dans le sens terroriste du terme, plutôt dans le sens de "oh!j'entends une bonne nouvelle, j'exprime ma joie en sautant partout et en dilapidant ma fortune, oh!une mauvaise nouvelle, j'exprime ma tristesse en me roulant par terre et en dilapidant ma fortune"). Vous voyez le genre?
Et le fonctionnement de notre cerveau, alors là, c'est un grand mystère. Pour vous imager le tout, c'est un peu comme si certaines connections ne s'effectuaient pas ou parfois, comme si trop d'informations arrivaient à nos neurones et paf! on se met à dire des niaiseries. Et le pire, c'est qu'on les trouve vraiment drôles nos niaiseries (sinon, où serait le plaisir?).
Par exemple, mes soeurs et moi, on est membres de la secte de la gorge-qui-craque-quand-on-baille-mais-ce-n'est-pas-un-rot-c'est-ma-gorge-qui-craque-pour-vrai-vrai. Cette secte ne comptait jusqu'à tout récemment que trois membres actifs (mes deux soeurs et moi), mais c'est avec un immense bonheur que nous avons accueilli Bébé fille dès ses 3 mois, moi si fière de constater qu'elle suivait les traces de sa mère.
D'ailleurs, mes soeurs et moi, on est pas mal dans le top du top des dingues de la famille.
Soeur 1, scientifique et encyclopédie familiale, fière étudiante en biologie qui va se taper un doctorat et caresse le rêve secret de faire sa maîtrise à Oxford, n'a pas prononcé un seul mot avant l'âge de 2 ans. Elle s'exprimait uniquement par son. Et un jour, bang! elle a dit une phrase complète: "Maman, je crois que les substances non assimilées et masse de bactéries de mon tube digestif ont besoin d'être expulsées." (traduction: j'ai envie de caca!)
Vous aurez compris que Soeur 1, c'est la bole de la famille.
Le jeu préféré de Soeur 2, la plus jeune et la plus extravertie, fière étudiante en communication qui caresse le rêve secret d'avoir un cochon comme animal de compagnie et montre ses fesses aux chauffeurs de taxi pas polis, était de jouer "aux pauvres" (jeu qui consiste à se vêtir de haillons, s'asseoir dans le coin du salon, adoptée une expression empreinte de détresse et faire semblant de pleurer en mendiant). Elle avait aussi l'habitude, petite, de jeter sous la table la nourriture qu'elle ne voulait pas manger. Et sa dévouée grande soeur (moi, qui d'autre!) s'empressait de balayer le tout après le repas. Toutes deux étaient convaincues que les parents n'y voyaient que du feu. Nous avons appris récemment (désillusion) que notre petit jeu était loin d'être discret.
Vous aurez compris que Soeur 2, c'est le clown de la famille.
Pour ma part, j'étais une fervente adepte du droit de pleurer à l'écoute du film "La grenouille et la baleine" et ce, même après la 500e écoute, affublée de linge à vaisselle sur la tête qui représentaient mes "longs seveux de princesse". J'aimais m'imaginer que j'étais la mère de mes soeurs (ce à quoi mon père répliquait: "arrête de te prendre pour leur mère") et j'ai cru dur comme fer jusqu'à l'âge de 12 ans que la raffinerie de pétrole à St-Romuald était le château de la princesse de l'or noir Pétrolia et qu'il n'apparaissait que la nuit venue.
Vous aurez compris que moi, je suis la naïve de la famille.
Le plus vieux de mes grands frères, Frère 1, avait décidé, ado, de ne jamais avoir d'enfants (décision peut-être dûe au fait que j'étais le genre de bébé à hurler à plein poumons, du souper jusqu'au coucher). Parfait exemple que les décisions prises à l'adolescence ne sont pas toujours les meilleures, il est maintenant père de 2 adorables enfants qui ne font pas de crises toute la soirée. Il est du genre "je suis nerveux, mais je ne laisse rien paraître", ce qui a pour résultat qu'il "branle de la jambe" plusieurs fois par jour. Maniaque de technologie, il connait les ordinateurs comme le fond de sa poche. C'est d'ailleurs lui que j'appelle quand j'ai un problème informatique. Comme il n'aime pas trop parler au téléphone et que je ne comprends pas trop quand on m'explique par téléphone, ce genre d'appel se termine souvent par un branlage de jambe extrême de sa part et moi qui apporte mon ordinateur dans une boutique pour réparation.
Vous aurez compris que Frère 1, c'est le technologique de la famille (ce qui représente en soi un défi de taille quand on a été élevé dans une maison qui, jusqu'en 2000, partageait la même ligne téléphonique que son voison).
Mon deuxième grand frère, Frère 2, est du genre hyperactif. Pas dans le genre de prendre du Ritallin, plutôt dans le sens de faire du jogging à tous les matins, avoir 3 jobs en même temps et choisir de démarrer une entreprise d'installation de piscines au lieu de prendre des vacances. Mauvais perdant, il triche pour gagner dans les jeux de société familiaux (et vlan dans tes dents, le grand frère, c'est ma douce vengeance). Ado, il était adepte des coupes de cheveux extravagantes (la meilleure, c'est quand il avait la moitié du crâne rasé et l'autre moitié avec des cheveux longs aux épaules). Baveux, il aime bien trouver le petit détail qui va nous titiller et nous faire fâcher. Le truc pour s'en débarrasser, c'est de lui parler de sa possible calvitie. Lui et l'amoureux doivent se disputer une partie de badminton et ce, depuis plus de 3 ans. À suivre.
Vous aurez compris que Frère 2, c'est le sportif de la famille.
Et le troisième de mes frères, Frère 3, débarqué dans la famille depuis presque 2 ans, est obsédé par la musique et la danse. Même la laveuse est pour lui une douce mélodie pour se faire aller le popotin. Charmeur et mignon comme tout, il est le futur roi de l'école secondaire (en tout cas, c'est ça qu'on a décidé mes soeurs et moi). Il est le résultat du mariage de mon père avec ma belle-mère, une belle sénégalaise.
Vous aurez compris que Frère 3, c'est le p'tit noir de la famille.
Et au-dessus de toute cette belle gang de dingues, y'a mes parents, qui ont refait leur vie chacun de leur côté.
Ma mère, alias la grand-mère, qui a élevé cinq des enfants mentionnés ci-haut, est incapable de se reposer plus de 5 minutes. Fervente amoureuse du plein air et de la campagne, elle est aussi une grand-mère de luxe parce qu'elle connait de A à Z le développement d'un enfant. Adepte de la clarté dans un discours, elle aime répéter et répéter et répéter et utiliser des synonymes à l'infini pour être certaine qu'on a bien compris (déformation professionnelle, je suppose... après avoir passé sa vie à répéter des millions de fois les mêmes consignes quand on était enfant, ça reste dans le subconscient). Véritable moulin à paroles, elle parvient même à étourdir l'amoureux qui pourtant, n'a pas la langue dans sa poche. Active jusqu'au bout des ongles, elle parvient même à brûler Bébé fille qui a pourtant de l'énergie à revendre.
Vous aurez compris que la grand-mère, c'est la mère de la famille.
Mon père, alias le grand-père, qui a élevé quatre des enfants mentionnés ci-haut, se prépare à nouveau pour la paternité parce qu'un autre bébé viendra s'ajouter en automne à la longue liste déjà établie. Adepte des jokes plates, il aime répéter et répéter et répéter les mêmes blagues à l'année longue, rigolant dans sa bedaine (parce qu'il n'a pas de barbe, mais toute une bedaine par contre). Gourmand jusqu'au bout des orteils, toutes les raisons sont bonnes pour manger une crème glacée molle ou des crêpes. Rigoler et manger sont pour lui des plaisirs immenses. Ancien bûcheron recyclé en infirmier, il est la définition même de l'expression "réorienter sa carrière". Les soins infirmiers n'ayant plus de secrets pour lui, c'est lui que j'appelle pour les petits bobos familiaux (c'est moins long d'attente qu'au 811).
Vous aurez compris que le grand-père, c'est le père de la famille.
Je vous laisse imaginer la qualité et le nombre de partys de famille. On s'amuse comme des dingues!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire