05 octobre 2010

En deuil, je suis...

Absence prolongée pendant plusieurs jours, moi qui ai pourtant l'habitude de publier un billet quotidien...
Besoin pressant de dormir encore et encore, négligeant le ménage et la vaisselle, moi qui suis maniaque d'ordre et de propreté...
Sentiment de vide immense, que même le chocolat n'arrive pas à combler...
Je suis en deuil.


Une partie de moi s'en est allée, à mon grand désespoir. Je passe évidemment par toutes les gammes d'émotion: colère, tristesse, révolte, déni. J'en suis à l'étape finale: la lente et douloureuse acceptation.

J'accepte, mais difficilement, cette perte qui me donne froid dans le dos. Je l'accepte avec mes tripes et mon coeur, je n'en ai plus le choix. Que pourrais-je faire d'autre?

Une dernière fois, je lui dis : "Adieu!"

Adieu, mon intimité!

Bébé fille t'a sans doute caché quelque part sous un lit et je ne te trouve plus nulle part, tu t'en es allée!

Fini l'intimité quand je m'habille avant d'aller travailler. Maintenant, j'ai un bébé qui tire sur les bobettes que j'essaie d'enfiler pour les cacher sous une commode et qui m'empêche d'agrafer mon soutien-gorge (devenu inutile, on ne se le cachera pas) en s'agrippant à mes jambes pour jouer.

Fini l'intimité quand je vais à la toilette. Peu importe le numéro que j'y fais (un ou deux, pas de différence), un bébé curieux essaie de voir ce qui se cache dans le bol (pendant que j'y suis assise, je précise), se sauve avec le papier de toilette ("chéri, peux-tu me rapporter le rouleau, Bébé fille est en train de le manger dans le hall d'entrée") ou tourne autour de moi en criant parce qu'elle a hâte d'aller jouer dehors.

Fini l'intimité quand je me maquille, me coiffe, m'épile, me crème, alouette (pour le peu de fois où j'ai le temps de faire une de ces actions). Bébé fille se charge avec joie d'éparpiller le contenu de ma trousse de cosmétiques jusque sous le tapis (je n'ai toujours pas retrouvé mon mascara), elle réclame avec force la brosse à cheveux pour coiffer elle-même sa mère (que de jolis résultats!) sans oublier les fois où elle mange avec appétit ma crème à 50$ le minuscule flacon (pas d'inquiétude quand même, je l'en empêche juste à temps la plupart des fois).

Aurevoir ma douce et tendre compagne des 23 premières années de ma vie! Chère intimité, nous avons vécu ensemble des moments inoubliables et je te garderai dans mon coeur pour l'éternité. Un jour, peut-être quand les enfants seront grands, nous serons à nouveau réunies et nous célébrerons nos retrouvailles dignement!

2 commentaires:

  1. Hahahahah!!!

    Tellement drôle, et, c'est troublant, mais c'est vrai.

    R.I.P., Intimité! :)

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  2. @Karine
    Il doit sans doute exister quelque part un cimetière pour l'intimité perdue des mères...

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