Des nouvelles sur le fly

Oui, je suis toujours en vie, toujours enceinte et toujours nauséeuse. Mon absence prolongée s'explique par le manque de temps, d'énergie et d'envie de m'installer devant mon écran d'ordinateur. J'ai bien quelques histoires qui mijotent dans ma tête, mais je vous les partagerai quand mon corps réclamera autre chose que la cuvette de la toilette ou mon oreiller.

Je survis grâce à l'eau gazeuse et à mon incroyable concentration afin de détourner l'attention de mon esprit dès qu'il est question de nourriture. D'où ma constatation numéro 1 quant aux nausées du premier trimestre: god que tout le monde parle tout le temps de nourriture.

Mise à part cette mésentente totale entre mon estomac et les besoins nutritifs de mon corps en gestation, la vie se déroule comme un charme. Bébé fille aura bientôt 18 mois, âge qui me semblait si loin lorsque le post-partum me rentrait dedans à grands coups de larmes et de fatigue. Pourtant, nous y voilà déjà. Elle est tout simplement magnifique, ma fille. Parfois, je me demande comment j'arriverai à aimer autant le prochain bébé. Je sais que ça viendra en temps et lieu et qu'alors j'en serai folle d'amour. D'ici là, je vomis.

L'amoureux tient le coup, malgré un régime imposé sans son consentement, vu mon incapacité à préparer des repas élaborés. Il se prend maintenant pour le cuistot de la maison. Son menu: hamburger, spaghetti, hot-dog, spaghetti, steak, lasagne (gracieuseté de sa mère). Bébé fille, elle, est heureuse comme un poisson dans l'eau parce que je ne la force pas à manger ce dont elle n'a pas envie (n'arrivant pas moi-même à manger ce qu'il y a dans mon assiette, ça détruit pas mal toute crédibilité). Je serrai la vis quand l'appétit reviendra.

Je dors souvent, sauf la nuit, évidemment. Comme je mange très peu le soir, je me réveille vers 1 ou 2 heures du matin, incapable de me rendormir parce que j'ai faim. Pourtant, dès que je mets le pied hors du lit pour une collation de nuit, les maux de coeur m'assaillent et je me recouche rapido dans le lit avant de ressentir l'appel de la cuvette. J'ai toutefois réglé le problème dernièrement: une tranche de pain aux bananes (gracieuseté de ma charmante soeur, qui est venue passer le week-end dernier chez moi à popoter et remplir mon congélo de petits plats maison, un merci spécial à elle qui m'avait gentiment demandé de souligner sa contribution sur mon blogue, voilà, c'est fait chère soeurette). Bref, une tranche de pain aux bananes attend soigneusement mon réveil nocturne. Du coup, je la gobe en trois bouchées et me rendors comme un bébé. C'est toujours ça de gagné.

La mémoire est une faculté qui oublie, on me l'a souvent répété. C'est vrai. Je ne me rappelais pas à quel point je pouvais être malade en début de grossesse. L'amoureux, lui, s'en rappelait très bien quand je lui ai demandé si ça avait été aussi pire pour Bébé fille, comme en témoigne sa réponse: «Euh, t'as oublié, mais t'avais perdu du poids, alors que t'étais sensée en prendre. Et t'as vomi en pleine salle de cinéma parce que la dame devant sentait le patchouli.» Reste à savoir si j'oublierai la sensation d'une contraction à 4 cm.

Je sens que la fin des nausées est proche (sans doute parce que le deuxième trimestre approche à grands pas). Là, quand je serai pimpante d'énergie et fière de mon bedon rond (qui l'est déjà un peu), je vous raconterai des histoires qui sont arrivées dans les derniers jours. D'ici là, je vomis.