Ces temps-ci, une des mes activités préférées en fin de soirée consiste à me laisser choir bruyamment sur le divan, la bedaine fièrement dressée vers le ciel, le souffle court et les jambes lourdes. L'amoureux me surnomme affectueusement son petit béluga échoué. Que c'est gentil!
Ainsi, hier en fin de journée, je me prélassais gaiement tel un cétacé sur la plage, en écoutant à moitié les millions d'alerte de l'ouragan Irene. L'amoureux, lui, y allait de ses spéculations toujours un brin exagérées, convaincu que nous allions y goûter pour vrai, cette fois (pauvre amour, tu ne te domptes jamais, la télévision est alarmiste, mets ça dans ta pipe). Nous discutions donc de la quantité phénoménale d'eau qui tomberait du ciel et des possibles répercussions. Soudain, l'amoureux se tourne vers moi, un sourire en coin. Il se lève d'un bond et me dit:
«Au moins Bizz, avec toute cette eau, tu pourras aller rejoindre tes amis bélugas au fleuve.»
Et le voilà qui imite les sautillements chancelants d'une baleine échouée et à l'agonie, tentant de retourner vers l'eau.
«T'auras juste à sauter, hop, hop, jusqu'à l'eau!»
À nouveau l'imitation d'un béluga paniqué qui frétille pour regagner l'eau salvatrice.
Comme je ris comme une débile (parce que voir ma grande échalotte d'amoureux imiter une baleine échouée qui sautille, c'est sacrément marrant), Bébé fille se met de la partie et imite son père.
Résultat: il faisait noir dehors et nos rideaux étaient encore ouverts. Je me demande ce qu'ont pensé les voisins en voyant un grand mince et un bébé sauter comme des imbéciles pendant qu'une grosse femme enceinte riait à en pisser dans sa culotte (ce qui n'est pas nouveau, me direz-vous), alors que sévissait dehors un déluge à en parler aux 5 minutes à LCN?
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