La vie est belle (ce sont les hormones de grossesse qui parlent)

Certains matins, je me lève avec l'envie de ne pas me lever, réveillée brusquement par l'appel déchirant de Bébé fille qui a fait un cauchemar, à 5h24 du matin, alors que le réveil va sonner à 6h pile. Impossible de me rendormir.
Certains soirs, je me couche en priant de toutes mes forces pour que ma nuit ne soit pas interrompue et je m'assoupis naïvement avant d'être éveillée par une brusque envie d'uriner, un coup de pied de Bébé fiston ou les ronflements de l'amoureux.
Certains jours, je donnerais n'importe quoi pour me retrouver seule sur une plage, à boire des Martini pendant que de jeunes hommes séduisants baveraient devant mon corps de déesse. C'est beau rêver.

Ça m'arrive.

Certains matins, je m'éveille en entendant les petits pas de Bébé fille qui se dirige doucement vers mon lit, en appelant maman, avec le plus beau sourire du monde entier. J'ai alors le coeur joyeux.
Certains soirs, je m'endors le nez dans les cheveux de ma fille, après avoir embrassé l'homme de ma vie pour lui souhaiter bonne nuit, Bébé fiston gambadant gaiement dans mon utérus. Je suis alors au comble du bonheur.
Certains jours, je suis au travail, à bavarder avec des gens stimulants qui ne tarissent pas d'éloges à l'égard de mon dynamisme et ma joie de vivre et je rêve secrètement d'aller retrouver ma fille pour glisser avec elle dans le parc. J'ai alors toute la misère du monde à rester concentrée sur mon interlocuteur.

C'est souvent ainsi.

Certains matins, je dormirais bien encore un peu, mais je me glisse doucement hors du lit pour savourer mon café lentement, seule avec Bébé fiston au creux du ventre.
Certains soirs, je me glisse dans le bain avec Bébé fille; on s'éclabousse et on rit comme des folles avant de chanter des chansons pour Bébé fiston.
Certains jours, il y a tant d'amour et de sincérité dans les yeux de Bébé fille quand elle me dit «i t'aine maman» que j'en ai presque les larmes aux yeux (le presque est de trop dans cette phrase).

Et c'est là que je comprends.

Je comprends à quel point c'est beau l'amour; après tout, c'est l'amour qui nous unit, l'amoureux et moi, qui est à l'origine de Bébé fille et Bébé fiston.
Je comprends qu'il n'y a rien de plus précieux au monde que nos enfants.
Je comprends qu'être maman est le plus grand accomplissement de toute ma vie.

Je comprends surtout que les hormones de grossesse me rendent beaucoup trop émotives...

Ce billet a été écrit avec 2-3 larmes de bonheur sur ma joue.