J'ai repris le travail depuis peu. Après plusieurs mois d'absence pour apprivoiser la vie sans ma soeur. Pour me laisser le temps d'apprendre à avancer sans elle, à garder la tête hors de l'eau des remous du deuil. Pour que mes enfants aient eux aussi le temps d'apprivoiser cette nouvelle vie, celle dans laquelle maman a parfois le regard triste et où leur tante ne leur pincera plus jamais les fesses en rigolant. Pour nous permettre de tenir fort nos mains les unes dans les autres aussi souvent qu'on en avait envie. Parce que la conciliation travail-famille me semblait impossible alors même que la conciliation désespoir-famille m'était ardue.
J'ai repris le travail, donc. Ce travail qui m'a toujours comblée, passionnée. Directrice d'un centre d'art, c'est ça mon travail. Soutenir la création, accompagner des artistes, éduquer des publics, imaginer puis mettre en oeuvre des projets culturels de toutes sortes, c'est un peu ce que je fais à tous les jours.
Alors, je lance ici, comme une bouteille à la mer, un appel à votre générosité pour soutenir l'un des nombreux projets que je chapeaute et sans doute celui dont je suis le plus fière: Moi à l'oeuvre III - Une expérience vivante en création pour la petite enfance.
En gros, ce sont des ateliers et une exposition pour les enfants de 2 à 5 ans. Pour les initier à l'art, oui. Mais surtout, pour leur permettre de développer, par la pratique artistique, leurs habiletés sociales et communicationnelles.
Prenez au moins la peine de regarder le projet. Vidéo, photos, textes, tout est là pour vous convaincre. Juste à cliquer ici.
(Merci. Et j'espère que la vie est douce avec vous!)
Bizz Et Ses Histoires
28 novembre 2015
06 août 2015
Je suis ailleurs
Près de deux ans que je ne suis pas venue flâner ici. Silence radio de ma part.
Silence de mort.
C'est le cas de le dire.
En avril dernier, ma jeune soeur de 22 ans est décédée. Un tsunami dans ma vie. Dans celle de mes enfants. Dans celle de ma famille.
Depuis son départ, je m'efforce de me reconstruire, de retrouver cette folie légère qui me caractérise. Je ne suis pas près de revenir écrire ici, malheureusement.
Je n'oublie pas, par contre, le pouvoir salvateur des mots écrits et partagés publiquement. Il y a près de six ans, je découvrais avec une joie immense la blogosphère. J'y rompais les contraintes d'une solitude imposée, me semblait-il, par la maternité et les guilis-guilis d'un nouveau-né.
Aujourd'hui, il me faut retrouver ce goût de la vie qui m'a toujours habité. Et je compte bien tout mettre en oeuvre pour le faire, aussi difficile puissent être certaines journées.
Je suis là-bas, maintenant. Un nouveau blogue, en l'honneur de ma soeur.
Pour que la vie continue.
Silence de mort.
C'est le cas de le dire.
En avril dernier, ma jeune soeur de 22 ans est décédée. Un tsunami dans ma vie. Dans celle de mes enfants. Dans celle de ma famille.
Depuis son départ, je m'efforce de me reconstruire, de retrouver cette folie légère qui me caractérise. Je ne suis pas près de revenir écrire ici, malheureusement.
Je n'oublie pas, par contre, le pouvoir salvateur des mots écrits et partagés publiquement. Il y a près de six ans, je découvrais avec une joie immense la blogosphère. J'y rompais les contraintes d'une solitude imposée, me semblait-il, par la maternité et les guilis-guilis d'un nouveau-né.
Aujourd'hui, il me faut retrouver ce goût de la vie qui m'a toujours habité. Et je compte bien tout mettre en oeuvre pour le faire, aussi difficile puissent être certaines journées.
Je suis là-bas, maintenant. Un nouveau blogue, en l'honneur de ma soeur.
Pour que la vie continue.
21 septembre 2013
La fois où j'ai eu envie d'écrire
Ça remonte à février. La dernière fois que j'ai eu envie d'écrire ici. Avant aujourd'hui, je veux dire. Je ne me souviens pas exactement ce qui s'est passé en février, sans doute une actualité déchirante vue à la télévision, à moins que ce ne soit une subvention refusée pour le Centre d'art que je dirige, ou la réforme sur l'assurance-emploi qui rendait précaire ma situation financière, ou le stress qui se répercutait sur mon couple, ou un peu de tout ça, sans doute. Me rappelle juste ce besoin vital de jouer avec mes p'tits loups et depuis, cette légère phobie de les voir disparaître un jour. Je sais pas pourquoi, ça revient souvent dans ma tête. Maintenant qu'ils sont là, bien installés dans ma vie, avec leur rire musical et leur petit cou qui sent bon, comment j'arriverais à vivre sans eux?
13 février 2013
Ce que je déteste de la maternité
La mort
Ou plutôt, l'éventualité que la mort me fauche un enfant. Ou pire, les deux. Cette mort que je ne craignais pas auparavant me donne des nausées quand j'y pense aujourd'hui. Sans compter la possibilité que moi, je meure. Depuis que je suis mère, j'ai compris qu'il me fallait être immortelle pour de nombreuses années. J'ai laissé tomber mes projets de saut en parachute, je porte un casque quand je fais du vélo, je ne texte jamais au volant, je coupe mes raisins en deux pour éviter l'étouffement. On n'est jamais trop prudent.
Ou plutôt, l'éventualité que la mort me fauche un enfant. Ou pire, les deux. Cette mort que je ne craignais pas auparavant me donne des nausées quand j'y pense aujourd'hui. Sans compter la possibilité que moi, je meure. Depuis que je suis mère, j'ai compris qu'il me fallait être immortelle pour de nombreuses années. J'ai laissé tomber mes projets de saut en parachute, je porte un casque quand je fais du vélo, je ne texte jamais au volant, je coupe mes raisins en deux pour éviter l'étouffement. On n'est jamais trop prudent.
28 janvier 2013
La gestion du temps
Devenir mère nécessite une bonne gestion du temps. En fait, c'est la perception même du temps qui est modifiée quand on se lance dans la procréation. Quand on n'a pas d'enfants, on perçoit le temps de façon linéaire. Une ligne droite, en 2 dimensions, qui part d'un point A pour se rendre au point B. Jusque là, vous me suivez? C'est quand on décide d'héberger un foetus dans son utérus que la notion de temps change. En effet, il faut, dès lors, se le représenter en 3 dimensions, avec des zones parallèles évoluant simultanément.
Je vous explique.
Je vous explique.
22 janvier 2013
La mère que je suis
Chère Bébé fille,
Cher Bébé fiston,
Vous savez, je n'ai pas toujours été celle que je suis maintenant. J'ai changé depuis votre arrivée dans ma vie. Je peux même dire, sans hésiter, que je suis devenue une femme meilleure. Grâce à vous, mes amours. Je m'améliore sans cesse.
Cher Bébé fiston,
Vous savez, je n'ai pas toujours été celle que je suis maintenant. J'ai changé depuis votre arrivée dans ma vie. Je peux même dire, sans hésiter, que je suis devenue une femme meilleure. Grâce à vous, mes amours. Je m'améliore sans cesse.
20 janvier 2013
Parfois, j'aimerais être un papa
Ça m'arrive d'y penser. Être un papa, ça doit être sacrément plaisant.
Zéro grossesse. Passer toute une vie sans connaître les nausées et le lien intime qui finit par se créer avec la cuvette des toilettes. Ne rien connaître de la sensation interne des hormones qui te transforment en chien enragé (pardon une fois de plus au monsieur qui a osé, il y a plus d'un an déjà, prendre LA place de stationnement pour femme enceinte de l'épicerie). Ne jamais, jamais, jamais s'éveiller en panique des suites d'un affreux cauchemar plein d'éventreurs. Ignorer l'existence même du nerf sciatique. Vivre librement sans qu'aucune tête ne vienne déclarer la guerre à la vessie. La belle vie, quoi!
Zéro grossesse. Passer toute une vie sans connaître les nausées et le lien intime qui finit par se créer avec la cuvette des toilettes. Ne rien connaître de la sensation interne des hormones qui te transforment en chien enragé (pardon une fois de plus au monsieur qui a osé, il y a plus d'un an déjà, prendre LA place de stationnement pour femme enceinte de l'épicerie). Ne jamais, jamais, jamais s'éveiller en panique des suites d'un affreux cauchemar plein d'éventreurs. Ignorer l'existence même du nerf sciatique. Vivre librement sans qu'aucune tête ne vienne déclarer la guerre à la vessie. La belle vie, quoi!
08 janvier 2013
Quand il n'y a plus de mots
Vous ai-je déjà parlé du coup de chance que j'ai eu, il y a un peu plus de 2 ans? À l'époque, je cherchais en vain une garderie correspondant à mes horaires atypiques et saisonniers. J'avais été traumatisée, et Bébé fille aussi, par une première expérience qui s'était avérée désastreuse. Une connaissance m'avait alors référée à l'éducatrice s'occupant de ses deux filles.
Mon coup de chance, ce fût cette éducatrice: Ghislaine.
Mon coup de chance, ce fût cette éducatrice: Ghislaine.
04 décembre 2012
Le voyage
J'émerge peu à peu d'un monde lointain.
Un monde où la morve coule à flots des petits et gros nez,
où la toux, toux, toux, toux réveille tout le monde,
où la fièvre fait gercer les lèvres,
où les migraines accompagnent du lever au coucher,
où la vomissure éclabousse les lits, les pyjamas et les visages en pleurs.
Je reviens d'un périlleux voyage en terre grippale.
On est comme ça, les Bizz. Quand on décide de partir en voyage en famille, on choisit des destinations dangereuses...
Et vous, la santé, ça va?
Un monde où la morve coule à flots des petits et gros nez,
où la toux, toux, toux, toux réveille tout le monde,
où la fièvre fait gercer les lèvres,
où les migraines accompagnent du lever au coucher,
où la vomissure éclabousse les lits, les pyjamas et les visages en pleurs.
Je reviens d'un périlleux voyage en terre grippale.
On est comme ça, les Bizz. Quand on décide de partir en voyage en famille, on choisit des destinations dangereuses...
Et vous, la santé, ça va?
02 novembre 2012
Je suis folle
La semaine dernière, j'ai effectué une livraison personnalisée pour un client ayant acheté une oeuvre au centre d'art que je dirige. Le client en question était un médecin qui m'avait demandé de livrer le tout directement à l'hôpital, parce que l'oeuvre était un cadeau pour sa femme.
Sur place, je me stationne près de l'entrée. Je me dirige vers les portes coulissantes que je n'avais pas franchies depuis l'accouchement de Bébé fiston, en novembre dernier. J'ai à peine le pied à l'intérieur du hall que remontent à la surface les souvenirs de ces quelques jours rocambolesques: les contractions, les poussées de plus en plus douloureuses, les paroles du médecin, les regards inquiets, le premier contact avec mon fils, le repos forcé, les visites, la douleur encore, la plaie et tout le reste. Je me retrouve submergée par ce flot d'émotions auxquelles je ne m'attendais pas et soudain, l'incroyable se produit.
Sur place, je me stationne près de l'entrée. Je me dirige vers les portes coulissantes que je n'avais pas franchies depuis l'accouchement de Bébé fiston, en novembre dernier. J'ai à peine le pied à l'intérieur du hall que remontent à la surface les souvenirs de ces quelques jours rocambolesques: les contractions, les poussées de plus en plus douloureuses, les paroles du médecin, les regards inquiets, le premier contact avec mon fils, le repos forcé, les visites, la douleur encore, la plaie et tout le reste. Je me retrouve submergée par ce flot d'émotions auxquelles je ne m'attendais pas et soudain, l'incroyable se produit.
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