tag:blogger.com,1999:blog-4634155711517518432024-03-13T01:43:10.999-04:00Bizz Et Ses HistoiresBizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.comBlogger215125tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-42927941846952494712015-11-28T20:20:00.001-05:002015-11-28T20:20:54.760-05:00Comme une bouteille à la merJ'ai repris le travail depuis peu. Après plusieurs mois d'absence pour apprivoiser la vie sans ma soeur. Pour me laisser le temps d'apprendre à avancer sans elle, à garder la tête hors de l'eau des remous du deuil. Pour que mes enfants aient eux aussi le temps d'apprivoiser cette nouvelle vie, celle dans laquelle maman a parfois le regard triste et où leur tante ne leur pincera plus jamais les fesses en rigolant. Pour nous permettre de tenir fort nos mains les unes dans les autres aussi souvent qu'on en avait envie. Parce que la conciliation travail-famille me semblait impossible alors même que la conciliation désespoir-famille m'était ardue.<br />
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J'ai repris le travail, donc. Ce travail qui m'a toujours comblée, passionnée. Directrice d'un centre d'art, c'est ça mon travail. Soutenir la création, accompagner des artistes, éduquer des publics, imaginer puis mettre en oeuvre des projets culturels de toutes sortes, c'est un peu ce que je fais à tous les jours.<br />
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Alors, je lance ici, comme une bouteille à la mer, un appel à votre générosité pour soutenir l'un des nombreux projets que je chapeaute et sans doute celui dont je suis le plus fière: <i>Moi à l'oeuvre III - Une expérience vivante en création pour la petite enfance.</i><br />
<i><br /></i>
En gros, ce sont des ateliers et une exposition pour les enfants de 2 à 5 ans. Pour les initier à l'art, oui. Mais surtout, pour leur permettre de développer, par la pratique artistique, leurs habiletés sociales et communicationnelles.<br />
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Prenez au moins la peine de regarder le projet. Vidéo, photos, textes, tout est là pour vous convaincre. Juste à <a href="http://haricot.ca/project/moialoeuvre" target="_blank">cliquer ici.</a><br />
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(Merci. Et j'espère que la vie est douce avec vous!)Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-83805288109288871202015-08-06T10:58:00.000-04:002015-08-06T10:58:24.050-04:00Je suis ailleursPrès de deux ans que je ne suis pas venue flâner ici. Silence radio de ma part.<br />
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Silence de mort.<br />
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C'est le cas de le dire.<br />
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En avril dernier, ma jeune soeur de 22 ans est décédée. Un tsunami dans ma vie. Dans celle de mes enfants. Dans celle de ma famille.<br />
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Depuis son départ, je m'efforce de me reconstruire, de retrouver cette folie légère qui me caractérise. Je ne suis pas près de revenir écrire ici, malheureusement.<br />
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Je n'oublie pas, par contre, le pouvoir salvateur des mots écrits et partagés publiquement. Il y a près de six ans, je découvrais avec une joie immense la blogosphère. J'y rompais les contraintes d'une solitude imposée, me semblait-il, par la maternité et les guilis-guilis d'un nouveau-né.<br />
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Aujourd'hui, il me faut retrouver ce goût de la vie qui m'a toujours habité. Et je compte bien tout mettre en oeuvre pour le faire, aussi difficile puissent être certaines journées.<br />
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Je suis <a href="https://lesjoursapres.wordpress.com/a-propos/" target="_blank">là-bas</a>, maintenant. Un nouveau blogue, en l'honneur de ma soeur.<br />
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Pour que la vie continue.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-60933050801276207192013-09-21T13:56:00.000-04:002013-09-21T13:56:17.272-04:00La fois où j'ai eu envie d'écrireÇa remonte à février. La dernière fois que j'ai eu envie d'écrire ici. Avant aujourd'hui, je veux dire. Je ne me souviens pas exactement ce qui s'est passé en février, sans doute une actualité déchirante vue à la télévision, à moins que ce ne soit une subvention refusée pour le Centre d'art que je dirige, ou la réforme sur l'assurance-emploi qui rendait précaire ma situation financière, ou le stress qui se répercutait sur mon couple, ou un peu de tout ça, sans doute. Me rappelle juste ce besoin vital de jouer avec mes p'tits loups et depuis, cette légère phobie de les voir disparaître un jour. Je sais pas pourquoi, ça revient souvent dans ma tête. Maintenant qu'ils sont là, bien installés dans ma vie, avec leur rire musical et leur petit cou qui sent bon, comment j'arriverais à vivre sans eux?<br />
<a name='more'></a><br />
Et puis, la pensée de cette éventualité, je l'ai chassée à grands coups de cache-cache familiale, de «pet» de ventre suivi d'éclats de rire, de petits bras enroulés autour de mon cou tôt le matin. Et chaque fois que j'avais fait taire cette peur, la télévision la ranimait. Il y a eu une tornade qui a ravagé une école, un python meurtrier, un train noir, des noyades, des accidents. Chaque fois, mon cœur qui arrêtait de battre trois secondes, mes yeux qui s'embuaient, puis l'émotion chassée par une crotte de nez déposée sur mon avant-bras, gracieuseté de Bébé fille.<br />
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Ça fait que la télévision, je ne l'écoute plus. Et, mis à part pour le travail, ma consommation du web et des réseaux sociaux est en chute libre. À la place, je fais des châteaux de sable, de la trampoline, je fais semblant d'être une mouette parce que ça fait bien rire mes p'tits loups, je fais des pirouettes parce que mes p'tits loups s'étouffent de rire (et l'amoureux qui se marre crissement de me voir les jambes en l'air), je danse comme une folle parce que mes p'tits loups ont mal au ventre à force d'en rire, bref, je me concentre ben gros à les faire rire, mes p'tits loups, parce qu'y'a rien de plus beau que ça, leur rire. Sauf peut-être leurs yeux brillants quand on part à la chasse aux champignons.<br />
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La conciliation travail-famille, honnêtement, j'ai arrêté d'y croire. Ça se concilie juste pas. Ou plutôt, ça se concilie à peu près 3 semaines par année, celles où c'est plus tranquille au travail et que les p'tits loups dorment des nuits entières. Le reste, c'est la course folle du matin au soir, pour arriver à l'heure au rendez-vous important-à-ne-pas-manquer-parce-que-tu-approches-un-potentiel-donateur-qui-a-à-peu-près-3-secondes-et-quart-à-consacrer-à-ton-projet, pour ne pas finir trop tard au travail parce que l'éducatrice ferme la garderie plus tôt (quitte à sauter le dîner pour y arriver), pour ne pas se coucher trop tard parce qu'il y a la garderie demain. Bref, les trop tôt et les trop tard, j'ai comme une écoeurite aiguë. J'ai pas envie de me rendre au bout du rouleau. J'ai surtout pas envie de brûler l'enfance de mes p'tits loups ou de passer à côté.<br />
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Dans ce feu roulant qu'est ma vie, j'ai mes priorités. Le virtuel n'en fait pas partie. Alors, je me déconnecte. D'ici, je veux dire. Pas pour toujours, mais pour un bout, en tout cas. Le temps de retrouver l'équilibre, peut-être. Ou jusqu'au prochain congé de maternité, qui sait.<br />
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Pour l'instant, il n'y a que le réel qui m'intéresse, celui qui me dit «<em>je t'aime très fort maman</em>» «<em>t'ène maman</em>» et auquel je réponds «<em>moi aussi, mes p'tits loups</em>».<br />
Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-9034638914685361682013-02-13T11:21:00.000-05:002013-02-13T11:21:56.904-05:00Ce que je déteste de la maternité<strong>La mort</strong><br />
Ou plutôt, l'éventualité que la mort me fauche un enfant. Ou pire, les deux. Cette mort que je ne craignais pas auparavant me donne des nausées quand j'y pense aujourd'hui. Sans compter la possibilité que moi, je meure. Depuis que je suis mère, j'ai compris qu'il me fallait être immortelle pour de nombreuses années. J'ai laissé tomber mes projets de saut en parachute, je porte un casque quand je fais du vélo, je ne texte jamais au volant, je coupe mes raisins en deux pour éviter l'étouffement. On n'est jamais trop prudent.<br />
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<strong>La maladie</strong><br />
Celle qui me fait dormir dans une chaise berçante, les bras chargés d'un petit paquet d'amour fiévreux et incapable de gérer sa douleur sans la présence réconfortante de maman; celle qui m'oblige à laver des tout petits draps trois fois dans la journée parce que l'odeur de vomissure y est imprégnée; celle qui me fait attendre des heures à l'urgence entourée de gens, sans doute attentionnés, qui n'ont pas l'air de comprendre qu'un enfant malade n'a pas envie de faire des guilis-guilis avec des inconnus; celle qui me fait me ronger les ongles d'inquiétude et me donne des migraines d'impuissance. Cette maladie, du petit rhume désagréable à la crise d'allergie paniquante, qui gruge mon énergie et s'attaque férocement à mon propre système immunitaire, elle me fait royalement chier.<br />
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<strong>L'hypersensibilité</strong><br />
L'incapacité d'écouter le bulletin de nouvelles. Les absences prolongées des réseaux sociaux quand il y est question mur à mur d'une actualité qui me déchire le coeur. Les moments où j'ai l'air d'une folle, assise dans mon salon à répéter inlassablement <em>«ben non, ben non, ben NON», </em>parce que j'écoute de superbes émissions du point de vue artistique, mais qui abordent des sujets qui me donne mal au ventre. Cette fois où j'ai pleuré avec Bébé fille qui se faisait recoudre le front à l'hôpital; cette autre fois où j'ai versé des larmes avec Bébé fiston qui répétait en pleurant <em>maman</em> en frottant ses petits bras couverts de plaques rouges boursouflées et brûlantes. Toutes les fois où je pense avec fierté à mes deux petits monstres qui deviennent chaque jour des êtres plus bons et généreux. Et puis, cet instant où j'ai compris que les montages photo/vidéo d'accouchement, accompagnés d'une petite musique douce, ne m'apparaitraient plus jamais quétaines...<br />
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<strong>La conciliation travail-famille</strong><br />
La course, le matin, pour être à l'heure. Répéter sans cesse <em>vite</em>. Vite, mange tes céréales. Vite, enfile ton chandail. Vite, brosse tes dents. Vite, mets tes bottes. Vite, assied-toi dans la voiture. La course, le soir, au retour à la maison. Le souper, la vaisselle, le bain, les histoires, le dodo. Vouloir à la fois stopper le temps pour qu'ils ne grandissent pas trop vite, mais leur pousser constamment dans le dos pour ne pas être en retard. Vouloir passer un maximum de temps avec eux, mais être incapable de rester à la maison à temps plein. Avoir envie de s'investir corps et âme dans leur éducation, mais ne pas négliger pour autant la carrière qui contribue, elle aussi, au bonheur. Jongler avec les horaires, prévoir à la seconde près, rentabiliser les déplacements. Gérer deux business: le boulot et la famille. Acheter du cache-cerne en caisse de 24.<br />
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<strong>La culpabilité</strong><br />
Celle qu'on se fait lancer en plein visage à grands coups d'études se contredisant, de commentaires désobligeants et de situations impliquant des gens qui ne savent pas se mêler de leurs affaires et une maman. Celle qu'on s'auto-afflige pour tout et pour rien: parce qu'on a risqué notre immortalité maternelle en prenant la route malgré la tempête de neige ou en oubliant de couper nos raisins en deux; parce que le petit a assurément chopé ses otites par notre faute, mère indigne qui l'a laissé à la garderie avec un peu de morve au nez; parce qu'on a perdu patience trop vite et qu'on pense avoir puni trop fort; parce qu'on a fini plus tard que prévu au travail et que la course du soir s'en trouve plus effrénée que jamais; parce qu'on s'en veut de se sentir coupable pour tout et pour rien.<br />
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<strong>Les petits désagréments du quotidien</strong><br />
Mettre le pied sur le coin d'un bloc Lego à 4 heures du matin. Devoir changer de petites culottes après un éternuement. Constater qu'il n'y a plus de lait à 22h. Poser la main sur une crotte de nez gentiment déposée là par la plus grande. Changer une couche qui a débordé. Manger froid. Manger équilibré alors qu'on a juste envie d'une grosse poutine. Chercher la télécommande ou le téléphone. Les trouver, pleins de bave, dans une craque du divan. <br />
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Et, malgré tout ça, les aimer plus que tout au monde, nos enfants.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-25564670488298809022013-01-28T13:02:00.000-05:002013-01-28T13:02:20.144-05:00La gestion du tempsDevenir mère nécessite une bonne gestion du temps. En fait, c'est la perception même du temps qui est modifiée quand on se lance dans la procréation. Quand on n'a pas d'enfants, on perçoit le temps de façon linéaire. Une ligne droite, en 2 dimensions, qui part d'un point A pour se rendre au point B. Jusque là, vous me suivez? C'est quand on décide d'héberger un foetus dans son utérus que la notion de temps change. En effet, il faut, dès lors, se le représenter en 3 dimensions, avec des zones parallèles évoluant simultanément.<br />
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Je vous explique.<br />
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Prenons la préparation du souper. Sans enfants, c'est simple: prendre les ingrédients dans le frigo, les préparer selon la recette, servir dans une assiette, déguster. Parfois, on peut même y aller d'un: prendre le téléphone, commander, attendre, ouvrir la porte, payer, déguster. Du point A au point B, sans embûches. Par contre, quand on a de petits êtres, adorables certes, mais ayant la fâcheuse habitude de nous interrompre fréquemment, ça se complique. C'est là que le temps se fragmente en 3 dimensions parallèles et simultanées.<br />
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Dimension 1: La nourriture.<br />
Pour bien vulgariser le tout sans risquer de vous perdre dans les explications, allons-y pour une recette simple: des pâtes aux légumes sautés et au poulet. On débute. On ouvre la porte du frigo, on y prend des légumes variés, produits localement et biologiques. Rien de trop beau pour nos chérubins. On les dépose sur le comptoir. On sort la planche à découper, on hache, on épluche, on julienne, on émince. On réserve. On retourne au frigo. On y prend le poulet. Sur une autre planche à découper, on transforme la source de protéines en fines lanières. On ouvre le garde-manger, on y prend les pâtes et les assaissonnements pour la sauce. On fait cuire les pâtes selon les instructions de l'emballage, on fait cuire le poulet et les légumes selon les instructions de la recette, on prépare la sauce selon les instructions de la belle-mère. On mélange le tout, on verse dans les assiettes, on déguste.<br />
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Dimension 2: Les enfants.<br />
On leur demande d'aller gentiment jouer dans le salon. Comme ils semblent soudainement incapable de trouver un jouet parmi les 2 millions qui règnent en rois et maîtres dans la maison, on les installe sur le tapis de jeux avec les blocs de construction. On intervient, cinq minutes plus tard, pour stopper la guerre des blocs qui fait rage et menace de détruire la télévision. On propose le petit garage avec les automobiles. On intervient, trois minutes plus tard, pour faire taire les cris stridents causés par la présence d'une seule voiture rouge (c'est bien connu, c'est toujours la voiture rouge la préférée). On donne à chacun un livre. On retourne dans la cuisine et on est vite rejoint par deux petits mousses qui ont une envie subite et folle de vider le contenu du tiroir des bavettes et tabliers. On soupire. On zigzague entre les enfants, les tabliers et les chaudrons qui ont, eux aussi, été délogés de leur tiroir. On donne des consignes: <em>«non, pas la poubelle», «éloignez-vous de la cuisinière», «on ne fouille pas dans le garde-manger», «j'ai dit non, pas la poubelle», «oui, on mange bientôt», «lâchez cette foutue poubelle».</em> On respire à fonds, on s'impatiente, on maugrée un peu. On demande à la plus grande de mettre la table, ça va l'occuper. On laisse le petit se déguiser avec les bavettes, on ramassera après. On asseoit tout ce petit monde, on apporte les assiettes, on donne des consignes: <em>«assieds-toi comme il faut», «ne lance pas ta nourriture», «avec ta fourchette», «non, c'est du poulet», «mange tes légumes», «non, ce n'est pas du poisson, c'est du poulet», «finis ton assiette», «non, on ne met pas la nourriture dans son nez».</em><br />
<em></em><br />
Dimension 3: La conversation<br />
On propose à notre amie-invitée, préalablement arrivée un peu plus tôt dans l'après-midi, un verre de vin. On sort l'ouvre-bouteille, on extirpe de peine et de misère le bouchon, on verse le précieux liquide dans deux coupes. On tend la première à l'invitée, on remplit à nouveau la deuxième qui vient d'être renversée par la plus grande. On porte un toast. On demande comment se passe les amours. On n'écoute pas la réponse parce qu'il y a une guerre de blocs à gérer dans le salon. On pose la question une deuxième fois. On écoute la réponse. On continue la conversation, mais le son de notre voix est couvert par les cris <em>«nah, c'est MA vo'ture rouge», «DADARABaeuuu». </em>On demande comment va le boulot. On parle du sien. On fait une blague. On rigole. On dit que oui, ça leur arrive souvent de vider les tiroirs pendant qu'on cuisine, c'est une de leurs activités préférées. On retient un juron en se cognant les orteils sur un chaudron. On dit que non, non, on n'a pas besoin d'aide, on est habituée. On insiste sur le fait que notre invitée profite de cette occasion pour se relaxer et déguster un bon vin. Du moins, on suppose qu'il est bon, parce qu'on n'a pas encore eu le temps d'y goûter. On s'attendrit avec l'invitée devant les prouesses de la grande pour mettre la table et du petit qui est couvert de bavettes. On propose de s'asseoir à la table. On demande comment va le boulot. Ah non, on l'a déjà posée, cette question. On demande quoi de neuf. On répond bof, pas grand chose, la routine quoi. On ne pose plus de question, parce qu'il y a le petit dernier qui vient de se mettre un brocoli dans la narine gauche.<br />
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Je le répète, ces trois dimensions se déroulent de façon simultanée, c'est là toute la complexité de la gestion du temps une fois lancée dans l'aventure de la maternité. On peut faire le même exercice d'analyse du temps pour différentes tâches. Par exemple, dormir. Dans ce cas, la première dimension consiste à passer par les différents cycles du sommeil, la deuxième dimension comprend les aller-retour fréquents dans les chambres des enfants et la troisième, la préparation mentale pour la journée du lendemain. Cela s'applique aussi pour le lever matinal. Ici, la première dimension concerne les préparatifs des enfants, tels que déjeuner, vêtements, brosse à dents, pipi, habits de neige. La deuxième dimension vise nos propres préparatifs (café, douche, vêtements, déjeuner dans de rares occasions). La troisième dimension, elle, consiste finalement à faire démarrer la voiture malgré le climat hivernal.<br />
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Ça s'applique partout. Faites l'essai, vous verrez.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-86985672088099536062013-01-22T07:17:00.000-05:002013-01-22T07:17:11.838-05:00La mère que je suisChère Bébé fille, <br />
Cher Bébé fiston,<br />
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Vous savez, je n'ai pas toujours été celle que je suis maintenant. J'ai changé depuis votre arrivée dans ma vie. Je peux même dire, sans hésiter, que je suis devenue une femme meilleure. Grâce à vous, mes amours. Je m'améliore sans cesse.<br />
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<a name='more'></a><br />
J'apprends la patience, de peine et de misère. Chaque fois que je répète cent fois des consignes, que je berce à 4 heures du matin, que je ramasse les patates échappées sur le plancher, que j'essuie l'eau du bain qui dégoutte du plafond, que je demande le calme quand je suis au téléphone, que je fais cesser les disputes ou que j'attends près de la porte en suant ma vie dans mon manteau d'hiver pendant que mademoiselle met «toute seule» ses bottes. Je n'ai pas toujours envie d'être patiente. J'essaie. Parce que je sais que je vous demande d'être patients, vous aussi. Chaque fois que vous devez ranger une à une les petites pièces de votre garage avant de sortir un autre jeu, que je vous demande d'attendre que j'aie pris ma douche avant d'aller jouer dehors, que vous avez faim et que le souper n'est pas prêt, que j'interromps votre course folle parce que le téléphone sonne ou que vous attendez près de la porte en suant votre vie dans votre manteau d'hiver pendant que l'autre se fait enfiler rapido des bottes.<br />
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Je découvre la générosité. La profonde, le véritable don de soi. Celui de partager ce qu'il y a dans mon assiette ou ma collation de soirée, d'oublier que je suis malade pour moucher vos nez, de flamber les 3/4 de ma paye pour vos besoins primaires, secondaires, tertiaires et ceux tirés de mon imaginaire, de partager la salle de bain dans mes moments les plus intimes ou un coin de mon lit la nuit ou encore, de lire «Où est passé ma grenouille» pour la millième fois plutôt qu'un bon roman. Encore là, c'est vous qui m'avez appris la générosité. En partageant avec moi vos secrets les plus intimes que cache votre couche, vos microbes attrapés à la garderie, vos petits doigts plein de sauces, vos crayons machouillés et baveux, mais surtout, en me donnant sans compter des câlins, des bisoux et des sourires.<br />
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Avoir confiance est une action désormais quotidienne: en l'éducatrice qui s'occupe de vous en mon absence, en l'amoureux dont les méthodes ne sont pas les mêmes que moi, en la vie qui vous réserve sans doute des épreuves mais aussi de très belles surprises, en vous et votre fulgurante capacité d'apprentissage et d'adaptation. Surtout, en moi-même, la mère que je suis.<br />
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Je vous le jure, je n'ai jamais été aussi heureuse que depuis que vous avez bouleversé ma vie. J'espère réussir à vous guider sur le chemin du bonheur, comme vous avez su diriger mes pas sur la route de l'amour inconditionnel et heureux.<br />
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Merci d'avoir fait de moi celle que je suis aujourd'hui: votre maman.<br />
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Je vous aime.<br />
<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-17245164564759744352013-01-20T14:39:00.000-05:002013-01-20T14:39:51.248-05:00Parfois, j'aimerais être un papaÇa m'arrive d'y penser. Être un papa, ça doit être sacrément plaisant.<br />
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Zéro grossesse. Passer toute une vie sans connaître les nausées et le lien intime qui finit par se créer avec la cuvette des toilettes. Ne rien connaître de la sensation interne des hormones qui te transforment en chien enragé (pardon une fois de plus au monsieur qui a osé, il y a plus d'un an déjà, prendre LA place de stationnement pour femme enceinte de l'épicerie). Ne jamais, jamais, jamais s'éveiller en panique des suites d'un affreux cauchemar plein d'éventreurs. Ignorer l'existence même du nerf sciatique. Vivre librement sans qu'aucune tête ne vienne déclarer la guerre à la vessie. La belle vie, quoi!<br />
<a name='more'></a><br />
Être papa, c'est aussi être celui qui accompagne pendant l'accouchement, qui frotte le bas du dos, qui chuchote des mots d'encouragement. Je vous entends d'ici: <em>ah, moi, je préfère accoucher, je me sentirais tellement impuissante face à la douleur de l'autre, au moins, je suis dans l'action</em>. FOUTAISE. On aimerait toutes, au moins pour un accouchement, ressentir de l'impuissance. JUSTE de l'impuissance. Pas la douleur des contractions, la tête du bébé, les points de suture, la cicatrice, le flot submergent du post-partum, l'inconfort des premières tétées, l'inconfort des premiers pipis, la hantise d'aller à la selle, alouette.<br />
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Le papa, c'est aussi celui qui ne se fait jamais critiquer sur son retour au travail, peu importe le moment. Il reprend du service avant la montée de lait? Oh, han, quel homme courageux, travailler si fort avec un si petit bébé à la maison. Une médaille. Il reste à la maison les deux premiers mois? Bravo, quel homme conciliant, il permet à la maman de mieux récupérer. Une médaille. Il prend la moitié ou plus du congé parental? La crème des hommes, un papa présent pour son enfant. Une médaille. Et la maman, elle, elle reste à la maison sans revenu? Non? Elle retourne au travail? CATASTROPHE. La maman, qu'elle retourne au travail 2 jours après l'accouchement ou 20 ans plus tard, pas de différence. Pas de médaille non plus.<br />
<br />
D'ailleurs, le papa possède, en matière d'heures quotidiennes consacrées à sa carrière, un nombre illimité. La maman doit se contenter d'un maximum de 2 heures par jour, sous peine d'être classée parmi les mères indignes. Et encore, ces 2 heures doivent être obligatoirement utilisées durant la sieste, si, et seulement si, le ménage, le lavage et les repas de la journée sont prêts. Malheur aux mamans qui laissent leurs enfants à la garderie 50 heures par semaine pour aller gagner leur croûte! Elles finiront brûlées sur le bûcher, vous êtes averties.<br />
<br />
En matière d'absence prolongée de la maison, le papa a, une fois de plus, droit à une réserve infinie de jours/nuits loin de la chaumière familiale. Si l'envie lui prend de participer à un congrès à Barcelone qui le fera s'absenter 2 bonnes semaines, il a droit aux acclamations de la foule sociétale en délire soulignant son ambition et sa carrière florissante, sans oublier d'applaudir le fait qu'il assume ses responsabilités de père de famille en allant gagner des sous pour nourrir son petit monde. La maman, on lui accorde une nuit d'absence. Et encore, pour que ce soit socialement acceptable, il faut, de préférence, qu'elle passe cette nuit avec le papa, dans une sortie dite «d'amoureux». Au-delà d'une nuit ou pour une raison autre que celle mentionnée ci-haut, on la pointera du doigt et mettra en doute ses capacités maternelles.<br />
<br />
Et bien sûr, quand le papa revient du travail, il a droit à un accueil extraordinaire, plein de cris de joie, de câlins et de rires, et ce, même quand, cinq minutes plus tôt, la maison menaçait de s'écrouler sous les pleurs d'enfants affamés. Quand, un peu jalouse, la maman ose demander la raison de cette excitation démontrée à l'égard du papa, mais pas à elle, elle obtient la réponse fatidique:<br />
<br />
«Toi, t'es toujours là, maman.»<br />
<br />
C'est décidé, han. Demain, je deviens un papa.<br />
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<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-16433242431667423532013-01-08T14:33:00.001-05:002013-01-08T14:33:29.441-05:00Quand il n'y a plus de motsVous ai-je déjà parlé du coup de chance que j'ai eu, il y a un peu plus de 2 ans? À l'époque, je cherchais en vain une garderie correspondant à mes horaires atypiques et saisonniers. J'avais été traumatisée, et Bébé fille aussi, par une première expérience qui s'était avérée désastreuse. Une connaissance m'avait alors référée à l'éducatrice s'occupant de ses deux filles.<br />
<br />
Mon coup de chance, ce fût cette éducatrice: Ghislaine.<br />
<a name='more'></a><br />
Ghislaine avait l'âge de la retraite ou presque. D'ailleurs, son mari avait lui-même pris sa retraite. Une chouette garderie, dans un milieu chaleureux et familial, je n'aurais pu rêver mieux.<br />
<br />
Ghislaine, c'était l'éducatrice idéale: pleine d'une tendresse unique, d'une douceur incomparable, d'une patience infinie. Vous savez, ce genre de femme à qui l'on confie nos enfants les yeux fermés. Elle connaissait bien chacun des enfants sous sa garde, leurs forces et leurs faiblesses, leur capacité d'apprentissage, leurs limites. Ensemble, elle et moi, nous éduquions Bébé fille, puis Bébé fiston quand ce fût son tour. Nous avions des méthodes différentes, mais nous discutions régulièrement ensemble pour s'assurer que nos buts étaient les mêmes. Nous franchissions ensemble les étapes, dans le respect mutuel des pratiques de l'autre. Jamais je n'ai eu la désagréable impression de «parker» mes enfants à la garderie pour aller travailler. Non. Ghislaine faisait partie de notre routine familiale.<br />
<br />
Au fil des mois, j'ai aussi appris à connaître son mari, Jules. La même tendresse l'habitait. Un homme travaillant, doux, sympathique. Quand j'allais porter ou chercher les enfants, je rigolais avec lui, sur tout et sur rien. Il avait toujours le mot pour rire, pour taquiner les enfants. J'avais envers lui la même confiance absolue.<br />
<br />
Mes enfants les aimaient. Ils aimaient mes enfants. Et moi, j'aimais beaucoup Ghislaine et Jules.<br />
<br />
Au début de l'été, Ghislaine m'a annoncé qu'elle fermait sa garderie. Elle voulait le faire depuis des années. Après avoir passé tant d'années à prendre soin des enfants des autres, il était temps pour Ghislaine de prendre soin d'elle, de son mari, de ses enfants et petits-enfants. J'ai eu un choc. Suivi d'une crise d'hyperventilation. Nah. J'exagère. J'ai eu un bref instant de panique, certes, mais j'étais heureuse pour Ghislaine qu'elle prenne enfin du temps pour elle.<br />
<br />
Les mois ont passé et à la fin de l'été, mes enfants ont dit un dernier aurevoir à Ghislaine, qui s'est empressée de me dire de passer faire un tour quand bon me semblerait. Sur le chemin du retour, j'ai pleuré discrètement, ce qui a bien fait rigoler l'amoureux quand je lui ai raconté les adieux, plus tard dans la soirée.<br />
<br />
Les semaines ont passé, mes enfants ont appris à connaître une nouvelle éducatrice (toute jeune et géniale elle aussi, en passant). Ghislaine ne faisant plus partie de la routine, il était difficile de trouver du temps pour aller la voir.<br />
<br />
Un soir, l'amoureux est revenu du travail, un regard triste au visage. J'ai pleuré quand il m'a raconté pourquoi. Jules était à l'hôpital. Quelques semaines après la fermeture de la garderie, on lui avait découvert une tumeur au cerveau. J'ai trouvé la vie chienne en sacrament. <br />
<br />
<em>«Hey, pouffiasse de vie, c'était vraiment nécessaire, ça?»</em><br />
<em></em><br />
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*****</div>
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</div>
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Aujourd'hui, je suis allée cogner chez Ghislaine et Jules. Jules était seul. Il avait la moitié du crâne rasée, là où ils ont opéré. Il balbutiait pour m'expliquer qu'à cause de sa tumeur et de l'opération, il avait beaucoup de difficulté à parler. Il avait les yeux plein d'eau. Et moi, j'avais cette boule énorme au ventre, cette envie furieuse de crier que c'était injuste, que j'avais tellement de peine pour lui, pour Ghislaine.</div>
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Je me suis contentée de retenir mes larmes violemment, de lui demander s'il avait passé de belles fêtes, si le moral tenait bon malgré tout. </div>
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Il a dit «Non».</div>
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Je n'ai pas su quoi répondre. Je suis nulle comme ça.</div>
Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-60615748025093489282012-12-04T12:51:00.000-05:002012-12-04T12:51:02.868-05:00Le voyageJ'émerge peu à peu d'un monde lointain.<br />
<br />
Un monde où la morve coule à flots des petits et gros nez, <br />
<br />
où la toux, toux, toux, toux réveille tout le monde,<br />
<br />
où la fièvre fait gercer les lèvres,<br />
<br />
où les migraines accompagnent du lever au coucher,<br />
<br />
où la vomissure éclabousse les lits, les pyjamas et les visages en pleurs.<br />
<br />
Je reviens d'un périlleux voyage en terre grippale. <br />
<br />
On est comme ça, les Bizz. Quand on décide de partir en voyage en famille, on choisit des destinations dangereuses...<br />
<br />
Et vous, la santé, ça va?Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-41656539537142064612012-11-02T09:43:00.000-04:002012-11-02T09:43:43.012-04:00Je suis folleLa semaine dernière, j'ai effectué une livraison personnalisée pour un client ayant acheté une oeuvre au centre d'art que je dirige. Le client en question était un médecin qui m'avait demandé de livrer le tout directement à l'hôpital, parce que l'oeuvre était un cadeau pour sa femme. <br />
<br />
Sur place, je me stationne près de l'entrée. Je me dirige vers les portes coulissantes que je n'avais pas franchies depuis l'accouchement de Bébé fiston, en novembre dernier. J'ai à peine le pied à l'intérieur du hall que remontent à la surface les souvenirs de ces quelques jours rocambolesques: les contractions, les poussées de plus en plus douloureuses, les paroles du médecin, les regards inquiets, le premier contact avec mon fils, le repos forcé, les visites, la douleur encore, la plaie et tout le reste. Je me retrouve submergée par ce flot d'émotions auxquelles je ne m'attendais pas et soudain, l'incroyable se produit.<br />
<a name='more'></a><br />
Ça prend naissance au creux de mon ventre, puis ça monte au coeur. Cette sensation, non, cette envie, ce désir, ce besoin...<br />
<br />
D'accoucher.<br />
<br />
Pas d'être enceinte. Nenon. <br />
<br />
ACCOUCHER. Frappez-moi quelqu'un, s.v.p.<br />
<br />
J'ai eu envie d'accoucher encore. <br />
<br />
J'aurais pu avoir une subite envie de faire un bébé, échanger des caresses, embrasser langoureusement, avoir un orgasme. T'sais, des sensations plaisantes, là.<br />
<br />
Mais non, évidemment. Bizz, elle est dingue jusque dans ses envies subites, ça fait qu'elle, c'est de souffrir qu'elle a envie.<br />
<br />
Je voulais avoir des contractions jusqu'à en mordre mon amoureux, sentir l'effervescence autour de moi, ressentir l'arrivée imminente de mon bébé dans un engourdissment douloureux et généralisé de mon bas-ventre, pousser encore et encore, être envahie par l'euphorie, les hormones et l'envie de perdre conscience. <br />
<br />
Je suis folle. Complètement.<br />
<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-73100842165336385752012-10-31T10:20:00.000-04:002012-11-01T09:53:02.714-04:00Quand ton enfant se change en monstreTu lis ce titre et tu te dis «<em>cool, un billet sur Halloween.»</em> Tu te trompes. Je ne vais pas te parler d'Halloween. J'ai envie d'aborder avec toi un concept que tu as déjà entendu, mais que t'as peut-être pas expérimenté encore. Je vais t'en parler pour vrai, pour que tu saches la réalité que les autres ne t'ont sans doute pas révélée, par crainte de t'effrayer. Avec raison.<br />
<br />
Je vais te parler du <em>terrible two</em>. Ce que certaines appellent le<em> </em>T2. Ce que j'appelle la catastrophe nucléaire.<br />
<a name='more'></a><a href="http://www.blogger.com/null" name="more"></a><br />
Toi, ton bébé a peut-être 6, 12 ou 18 mois. Tu as entendu parler de ce fameux T2, des crises, de la protestation, de l'affirmation. Ça te semble être une période difficile, mais ne le sont-elles pas toutes, à leur façon, te dis-tu. Pourtant, si tu savais. Mais tu ne sais pas, parce que personne n'ose dire le fond de sa pensée, réellement.<br />
<br />
Quand ton bébé commencera, peut-être vers 18 mois, de légères crises de protestation, tu lanceras à la blague que le T2 commence déjà. Peut-être même que t'arriveras à rire de ces crises, qui sait. Pourtant, si tu savais ce qui s'en vient ensuite. Profite, c'est moi qui te le dis.<br />
<br />
Parce que quand tu seras vraiment en plein T2, t'auras pas le goût de rire. Au contraire, ça t'arrivera peut-être de pleurer, le soir, dans ta chambre, en te demandant comment ça se fait que toi, mère idiote, t'es pas capable de gérer ça, des crises de T2, alors que les autres avant ou en même temps que toi semblent s'en être bien sorties. Ça t'arrivera peut-être même de crier parce que là, tu seras juste plus capable. Ça se pourrait même que te prenne l'envie de frapper ou de brasser un peu, juste pour saisir; avant que le geste accompagne la pensée, faudra mettre la chose en crise dans sa chambre et demander qu'on prenne le relais. <br />
<br />
Ça, personne ne te le dira, parce que c'est atroce de penser brasser son enfant. Quand tu deviens mère, t'es supposée avoir une réserve infinie de patience. C'est pas le cas, oublie-le jamais. Tout le monde a ses limites. Surtout, tout le monde a le DROIT d'avoir ses limites.<br />
<br />
Toi, tes limites ne seront pas les mêmes que celles de la voisine, de la belle-mère ou de la copine. Ça non plus, ne l'oublie pas.<br />
<br />
T'endureras sûrement les premières crises, un peu déstabilisée. Là, je ne parle pas des petites crises de <em>bacon</em> qui dure 3 secondes et quart. Nah. Je parle des crises interminables qui s'accompagnent de hurlements, de jouets lancés, de coups de pied, de pleurs, alouette. Tu placeras la chose responsable de cette crise en réflexion, dans sa chambre ou dans un coin, où se poursuivra la tempête. Au début, les crises auront lieu à la maison et seront sans doute déclenchées par ce qui apparait un peu légitime (interrompre un jeu pour aller faire la sieste ou prendre un bain).<br />
<br />
Peu à peu, les crises se feront n'importe où, pour n'importe quoi. T'en viendras à détester les sorties. Toi qui avais l'habitude de traîner ton enfant partout, tu redouteras le dépanneur, l'épicerie, le parc, le restaurant, la garderie, la maison des copines ou des grands-parents, le garage et même la cour arrière de la maison. T'argumenteras, tu répéteras les consignes, tu tenteras de distraire, tu menaceras. D'ailleurs, il t'arrivera parfois de trouver la menace idéale qui apportera un peu d'obéissance dans la maison, mais la menace fera son temps, comme tout le reste.<br />
<br />
Bien sûr, y'aura des bonnes journées. Ces jours-là, tu retrouveras ton enfant comme il a toujours été: affectueux, souriant, respectueux. Ces périodes d'accalmie te redonneront espoir en un jour meilleur. Tu prendras chacune de ces bonnes périodes comme un cadeau béni des dieux. <br />
<br />
Puis, la métamorphose se répétera et tu te retrouveras à nouveau avec un monstre hurleur à la place de ton enfant. T'auras peut-être le goût de pleurer, encore. Tu géreras les crises du mieux que tu peux. Tu garderas la tête haute en traversant le centre commercial avec un enfant hurleur dans les bras. Tu prendras de grandes respirations quand la bête refusera à grands coups de pied de quitter la garderie. Tu t'enfermeras dans la salle de bain quand le mini se roulera au sol en pleurant parce qu'il ne voulait pas de céréales pour le déjeuner.<br />
<br />
Console-toi: à cet âge, ça fait ses nuits. C'est au moins ça de gagner.<br />
<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-82392221490676915862012-10-29T06:38:00.001-04:002012-10-29T06:38:52.548-04:00I'm too sexyC'est le matin. Vous vous extirpez du lit, la bouche pâteuse, les dents rugueuses. La veille, vous n'avez pas pris (eu) le temps de vous brosser les dents. Ça se sent, dans tous les sens du terme. Le plancher craque sous vos pieds. Vos pieds. Des plaques de vernis datant du mois d'août sur trois orteils, de la mousse de bas, des ongles beaucoup trop longs et même un peu crasseux: vos pieds sont carrément laids ce matin. <br />
<br />
Soupir.<br />
<a name='more'></a><br />
Je disais donc que le plancher craque sous vos pieds. La marmaille se réveille, évidemment. Vous vous dites que ce plancher-là ne craquait pas autant au début. Vous vous racontez des sornettes en vous disant que c'est l'usure. Non. Vous le savez très bien. C'est votre poids qui a augmenté avec les années et les grossesses. Assumez. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Au salon, ça s'active. On se souhaite bon matin. Bon matin l'amoureux, bon matin petite princesse, bon matin bébé bonheur, bon matin le bourrelet. Bah ouais. Il est là pour rester, aussi bien être polie et lui souhaiter bon matin. Mais bon, pas nécessaire de pousser les familiarités jusqu'à lui donner son câlin du matin, quand même. Une petite tape amicale dans le gras suffira. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Vous passez à la seconde étape: la douche. Hop, vous retirez la robe de chambre, hop, vous sautez dans la douche en évitant scrupuleusement le miroir. La dernière fois que vous vous êtes approchée de ce traître, toute vulnérable et de nudité vêtue, il vous a sauvagement attaqué avec des vergetures et vous a lancé trois tonnes de cellulite sur les cuisses. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Nous tairons ici les cheveux que vous perdez par poignée lors du shampooing, par respect pour toutes ces victimes de la maternité. Nous pouvons nous attarder quelques secondes sur votre splendide poitrine: les seins sont ronds et pleins puisque Bébé n'a pas bu depuis plusieurs heures. Profitez-en, le temps passe et Bébé finira par renier vos mamelons nourriciers, laissant vos seins dans un état aussi lamentable qu'un raisin sec. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Trousse de rescousse en main, vous appliquez un peu de cache-cerne pour camoufler les légères imperfections sous vos yeux. Que dis-je? Vous appliquez une généreuse couche de cache-cerne sur ce qui semble être des panneaux lumineux sous vos yeux indiquant votre état de fatigue. Un peu de mascara, peut-être même un trait de crayon ou du fard: tous les subterfuges sont bons pour que vous vous sentiez fraîche comme une rose. Pendant que vous appliquez le maquillage, les ongles sur vos doigts demandent l'asile politique. Vous les voyez dans le miroir, longs, réclamant le coupe-ongles comme négociateur, la poubelle comme pays d'accueil. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Vous vous êtes coiffées, puis avez déjeuné avec la marmaille. L'heure du départ approche, maintenant. Il faut rapidement habiller deux petites choses gigotantes chaudement, avant que l'une d'entre elles sente l'envie irrépressible de pleurer. Vous avez chaud. Le front en sueur, vous savez très bien que la frange aplatie avec soin il y a quelques minutes est en train de friser, la salope. <br />
<br />
Soupir.<br />
<br />
Les enfants habillés, vous enfilez rapidement votre manteau et y ajoutez le nouveau foulard acheté la veille. C'est à ce moment que le miracle se produit. Votre plus grande vous regarde, les yeux écarquillés et lance, le plus sincèrement du monde:<br />
<br />
<em>Wow maman! T'es belle!</em><br />
<br />
Sourire.<br />
<br />
À cet instant, vous savez que vous êtes la plus belle maman du monde.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-22892140628369743932012-10-26T11:29:00.000-04:002012-10-26T14:29:21.752-04:00La libérationAppelons-la <em>S.</em> pour garder son anonymat. <em>S.</em> et moi avons entretenu, pendant plus de deux ans, une relation malsaine. Ça remonte à loin, cette histoire. Peu après la naissance de Bébé fille. En fait, je connaissais <em>S.</em> depuis longtemps; je l'avais aperçue quelque fois auparavant, mais sans vraiment la connaître intimement. Elle est entrée dans ma vie quand Bébé fille était âgée d'un mois. À dire vrai, c'est l'amoureux qui me l'a présentée. <br />
<a name='more'></a><a href="http://www.blogger.com/" name="more"></a><br />
Au début, elle devait seulement me donner un petit coup de main avec Bébé fille. J'ai été agréablement surprise par son attitude avec ma fille; elle avait le don de la rassurer et de la calmer presque instantanément. Ainsi, quand ma princesse était très agitée ou luttait contre le sommeil, j'appelais <em>S.</em> à la rescousse. J'étais presque jalouse de la rapidité avec laquelle elle réconfortait Bébé fille. Très vite, je les ai laissées seules toutes les deux à l'heure du dodo. Oh parfois, bien sûr, la présence de <em>S.</em> ne suffisait pas; Bébé fille voulait maman. Je prenais alors le relais. <br />
<br />
Je me souviens très bien du moment où notre relation a commencé à se dégrader. J'aurais dû voir là un signe annonciateur de tous les déboires qui allaient suivre, mais à l'époque, j'étais jeune, naïve et inexpérimentée. J'ai été dupe. <br />
<br />
Nous avions demandé à <em>S. </em>de rester à la maison pour la nuit. La journée avait été particulièrement difficile, Bébé fille ayant été d'une humeur très maussade (et criarde). J'étais épuisée. <em>S.</em> et moi avions couché la petite pour la nuit et <em>S. </em>m'avait alors proposé de passer la nuit dans la chambre de Bébé fille, histoire de la réconforter si elle s'éveillait, me permettant ainsi de dormir à poings fermés. J'ai accepté. <br />
<br />
Ça été une nuit atroce.<br />
<br />
Après avoir couché Bébé fille avec l'aide de <em>S.</em>, je m'étais rapidement faufilée dans mon lit. Je m'étais éveillée, une heure plus tard, inquiète des pleurs que poussaient Bébé fille. En entrant dans sa chambre, j'avais vu <em>S. </em>étendue par terre. Surprise de la voir là, je l'avais agitée pour qu'elle se réveille et lui avais rappelé qu'elle m'avait promis de s'occuper de la petite pour que je puisse dormir en paix. Confuse et un peu honteuse, elle s'était excusée, puis s'était tournée vers Bébé fille pour la réconforter. Je m'étais à nouveau dirigée vers mon lit où je m'étais profondément endormie jusqu'à que retentissent à nouveau les pleurs de Bébé fille. Voyant qu'elle ne se calmait pas, j'étais retournée dans sa chambre pour trouver, une fois de plus, <em>S. </em>étendue sur le sol. J'étais un peu contrariée, mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir: c'était déjà bien aimable à elle de prendre soin ainsi de ma fille, en pleine nuit. Le manège s'était reproduit une autre fois cette nuit-là. Au bout du compte, je m'étais éveillée, au petit matin, plus fatiguée que les nuits précédentes. En sirotant mon café, ce matin-là, j'avais pris la décision de ne plus garder <em>S. </em>pour la nuit.<br />
<br />
Il était trop tard. Le mal était déjà fait.<br />
<br />
Le soir d'ensuite, Bébé fille refusait catégoriquement de dormir et, désespérée, j'avais demandé à <em>S.</em> de venir à la maison de toute urgence. Dès qu'elle avait été auprès de Bébé fille, celle-ci s'était assoupie, calme et sereine.<br />
<br />
Les mois qui ont suivi ont ponctué cette relation de bons et de mauvais moments. Plus le temps passait, plus <em>S. </em>était indispensable pour Bébé fille. Je me souviens d'une visite chez ma mère durant laquelle j'ai dû faire un voyage en pleine tempête de neige pour aller chercher cette damnée <em>S.</em><br />
<br />
Un an après son arrivée dans ma vie, je la détestais autant que je l'appréciais. J'étais jalouse du lien qu'elle entretenait avec Bébé fille. Ma fille préférait sa présence à la mienne pour s'endormir. C'était horrible pour mon coeur de maman. Combien de fois ai-je tenté de devenir celle qui lui apportait réconfort au moment du coucher? Des centaines. Chaque fois, j'abdiquais et je laissais la place à <em>S.</em>, un pincement au coeur.<br />
<br />
Plus le temps passait, plus <em>S.</em> devenait cruelle. Dès que Bébé fille s'endormait, elle quittait son lit et s'étendait bruyamment sur le plancher. Le bruit sourd du choc sur le plancher me hante encore, des mois plus tard. Chaque fois, il me fallait me lever, secouer vigoureusement <em>S. </em>et réconforter Bébé fille. C'était horrible. Comment ai-je pu endurer une telle situation aussi longtemps?<br />
<br />
Oh bien sûr, j'étais rusée moi aussi. J'ai fait quelques tentatives sournoises pour me débarrasser de <em>S.</em><br />
Je l'ai trempée dans du jus de tomate avant de la tendre à Bébé fille qui l'a prise en grimaçant, mais sans plus. J'en ai acheté plusieurs autres pour la remplacer lorsqu'elle tombait du lit, mais une à une, elles tombaient au sol comme des mouches mortes avec un <em>«poc</em>» sourd qui me faisait frissonner d'horreur. Quand Bébé fille a eu sa chambre de grande fille pour ses deux ans, je les ai toutes mises, <em>S.</em> et les autres, dans une tablette facilement accessible par Bébé fille la nuit, à la tête de son lit. Rien à faire: Bébé fille voulait <em>S.</em>, la plus belle, la rose, et personne d'autre. Et bien sûr, c'est toujours <em>S.</em> qui se faufilait quelque part entre le mur et le lit à 3 heures du matin.<br />
<br />
À la toute fin, je détestait tellement <em>S.</em> que la voir me donnait des haut-le-coeur. Je la maudissait, je m'imaginais lui infliger les pires supplices, la découper en morceaux avant de la faire brûler vive.<br />
<br />
Puis, un matin, j'ai eu une illumination. C'était Pâques. Bébé fille attendait impatiemment l'après-midi pour manger du chocolat. Pendant un de ses moments d'inattention, j'ai pris <em>S. </em>et les autres et je les ai jetées à la poubelle. Au moment de la sieste, Bébé fille s'est aperçue de l'absence de<em> S</em>. Voyant des sanglots de protestation se former au creux de sa gorge, je me suis empressée de lui expliquer que les oiseaux du printemps et le lapin de Pâques s'étaient enfuis avec <em>S.</em> et qu'en échange, elle aurait des montagnes de chocolat.<br />
<br />
Ça lui a paru un bon échange, il faut croire, puisqu'elle n'a jamais redemandé <em>S.</em>, sa suce, par la suite.<br />
<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-17876793897743412172012-10-24T10:07:00.000-04:002012-10-24T10:07:56.067-04:00Une absence justifiéeAvant d'aller plus loin dans les histoires croustillantes, il me faut d'abord vous faire un récapitulatif des derniers mois qui furent, ma foi, fort occupés, tant sur le plan maternel que professionnel.<br />
<br />
Parlons d'abord du petit dernier, Bébé fiston. Sa courte vie sexuelle (se résumant à une érection pendant un changement de couches) vous a déjà été dévoilée, mais ce que vous ne savez pas, c'est qu'il marche maintenant! Il a fait ses tout premiers pas vers 10 mois et demi; depuis, il marche sans arrêt, du lever au coucher. Il peut passer des heures, un jouet à la main, à faire le même trajet: cuisine, sous le comptoir, salon, entre le fauteuil et le mur, salle de bain, cuisine, sous le comptoir, salon, entre le fauteuil et le mur, salle de bain, et ainsi de suite jusqu'à ce que sa soeur lui vole son jouet. Il est adorable, il rit et sourit sans arrêt. Il m'a accompagné au travail jusqu'à la fin du mois de septembre. Directeur adjoint d'un centre d'art à 6 mois, ça fait bien dans un CV.<br />
<a name='more'></a><a href="http://www.blogger.com/null" name="more"></a><br />
Il a des dents. Quatre, pour préciser. Il a essayé une fois de les aiguiser à même mon mamelon et le cri (horrible) que j'ai poussé l'a tant traumatisé qu'il a refusé le sein pendant 2 jours. Mais, en vrai homme qu'il est, l'appel du lolo a été plus fort que son traumatisme et il a vite retrouvé ses capacités à dénicher mes nichons (oh le jeu de mots). Je fais donc une Mahée Paiement de moi et je continue d'allaiter même en travaillant. Bébé fiston va maintenant à la garderie, alors il a droit à sa tétée matinale, de soirée et les 3-4 de nuits. Certaines diront que je suis folle d'allaiter aussi souvent la nuit (vous avez raison), qu'à son âge, il n'a vraiment pas besoin de lait la nuit (je ne vous obstine absolument pas là-dessus), mais je dois avouer que j'aime bien ces moments où nous sommes seuls tous les deux, la nuit, alors que tout est paisible dans la maison. Je sais que ça ne durera pas éternellement; s'il y a bien une leçon qu'on retient au deuxième bébé, c'est que les nuits courtes, ça ne dure pas toute une vie. Ça dort un jour, ces bestioles-là.<br />
<br />
Bébé fille a 3 ans aujourd'hui. Elle a du caractère, elle est dégourdie, curieuse, éveillée. Elle aime son frère, même si ça ne parait pas toujours. Elle se prend parfois pour sa mère et se permet de l'envoyer en punition parce qu'il ne l'écoute pas. Elle a beaucoup d'humour et adore faire des blagues. Je pense, entre autres, à toutes les fois où je lui donne une consigne et qu'elle se sauve en courant sous la table en criant <em>«je fais une blague, maman</em>». Ah ce qu'on rigole, surtout quand elle me fait cette blague alors que je suis foutument en retard pour une entrevue à la radio (vous sentez bien toute l'ironie dans cette phrase, han?).<br />
<br />
Pour une petite fille qui a dû apprendre à partager sa maman qui était très présente pour elle (juste pour elle), en plein <em>terrible two</em>, je trouve qu'elle ne s'est pas débrouillée si mal (mises à part les 4 fois où j'ai eu une envie irrépressible de la donner en adoption). Je suis, malgré tout, émerveillée de cette petite fille qui grandit tellement vite, cette petite tornade blonde qui anime mes journées, qui illumine mes matins sombres et qui me rappelle chaque jour combien aimer peut être infiniment intense.<br />
<br />
Côté professionnel, je suis toujours à la tête d'un centre d'art qui se développe à une vitesse fulgurante et qui gagne chaque mois un peu plus de renommée à travers tout le Québec. Je cumule, en plus, un emploi à temps partiel à titre de responsable de l'action culturelle pour trois autres musées du coin. J'adore ça. Ce sentiment de réellement participer à l'effervescence culturelle et surtout, artistique, de mon milieu, c'est grisant.<br />
<br />
J'avais entrepris, en août, un DEC en Arts plastiques, tout en continuant à travailler à temps plein, je précise. J'aimais beaucoup mes cours, mais un soir, je suis arrivée à la maison avec une migraine si violente que j'en vomissais. J'entendais mes tripes dire «<em>heille l'hyperactivité, ça suffit, fais des choix parce que nous, on tiendra pas le coup»</em>. Alors, j'ai abandonné la plupart de mes cours, sauf un, parce que j'aime ça, quand même.<br />
<br />
J'ai eu 26 ans il y a 10 jours. Comme à chaque anniversaire, j'ai fait un bilan de ma dernière année, question d'apprécier ce qu'il y a de bien dans ma vie: mes enfants, mon amoureux, ma carrière, mes projets personnels, mes amitiés, etc. J'ai réfléchi à ce que je ne voulais plus dans ma vie: à part ma vieille voiture, ma cellulite et mes quelques kilos en trop, y'a pas grand'chose qui me cause des soucis. <br />
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Puis, j'ai pensé à ce qui me manquait. C'est là que je me suis rappelée tout le plaisir que j'ai d'être ici, sur ce blogue. J'ai ouvert mon ordinateur, j'ai cliqué sur <em>Bizz et ses histoires</em> et me voilà.<br />
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Merci d'être encore là pour me lire...Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-61089510111060370122012-10-22T07:45:00.002-04:002012-10-22T09:19:31.189-04:00Une histoire de ziziÉvidemment, fallait s'y attendre: mon retour ici débute avec une histoire de zizi. De petit zizi, pour préciser. Tout petit, petit, petit. Celui de Bébé fiston, à vrai dire.<br />
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C'est que, voyez-vous, passer du genre féminin au genre masculin pour le changement de couches, ça a quelque de déstabilisant. La gestuelle maintes fois répétées pour Bébé fille ne s'applique pas pour Bébé fiston. Certes, dans un cas comme dans l'autre, il faut bien nettoyer les petites fesses (trop mignonnes, en passant), mais là s'arrêtent les ressemblances.<br />
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Quand on opère un changement de couches au féminin, les manipulations sont, somme toute, assez simples: un coup de débarbouillette dans le pli des cuisses, un autre pour les fesses et un dernier pour l'appareil. Les surprises sont rares et facilement contrôlables. Si un pipi rusé se faufile pendant que la couche est détachée, il se contente de couler sur celle-ci, gravité oblige. On a qu'à refermer rapidement la couche et attendre. Rien de bien rocambolesque.<br />
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Par contre, quand le changement de couches se masculinise, là, on a droit à de belles anecdotes savoureuses. D'abord, le nettoyage s'apprend de façon assidue. Les fesses y passent, le pli des cuisses aussi, mais l'aventure commence réellement quand vient le temps de nettoyer les cachettes. Il faut soulever (le paquet), tirer doucement, plier à gauche, plier à droite, soulever encore. Tout ça, avec un léger mouvement circulaire qui doit s'effectuer avec un poignet souple, tel un chef d'orchestre.<br />
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Avec un garçon sur la table à langer, les surprises sont nombreuses et éclaboussantes. Même tout petit, petit, petit, les garçons rêvent d'être pompier. Ainsi, armés de leur zizi en guise de boyau, ils tentent d'éteindre des feux imaginaires sur le mur ou votre chandail, c'est selon. <br />
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Cependant, la plus grande surprise, c'est celle dont je vais vous parler à l'instant. J'en suis encore subjuguée. Après plusieurs mois d'apprentissage et d'adaptation aux changements de couches de Bébé fiston, je croyais avoir tout vu. <br />
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Que neni. <br />
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Rien ne m'avait préparé à ça.<br />
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La première érection de mon fils.<br />
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Devant ce petit bout de peau dressé droit dans les airs et le sourire presque fier de Bébé fiston (han maman, t'as vu comme il est gros mon zizi), j'ai gloussé comme une gamine.<br />
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La morale de cette histoire: un pénis en érection, aussi petit soit-il, provoque l'hilarité chez une maman qui, faute de temps, voit rarement ce genre de choses, même à plus grande échelle.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-68784550481821091872012-06-08T21:41:00.001-04:002012-06-08T21:41:28.513-04:00Je ne suis pas morteDébordée, fatiguée, passionnée, oui.<br />
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Bébé Fiston me suit toujours au boulot, Bébé fille est si grande maintenant que je pense la rebaptiser bientôt, j'accepte toutes sortes de défis professionnels qui me font courir à droite et à gauche, mais mausus que j'aime ma vie.<br />
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C'est un peu pour tout ça que je ne suis pas souvent ici. Ça et aussi parce que ce besoin, presque vital, de mettre en mots plein d'humour mes petits travers de maman est moins urgent. J'ai envie de vivre chaque seconde avec mes enfants parce qu'au deuxième, s'il y a bien une chose qu'on réalise, c'est que ça passe foutument vite, la petite enfance. <br />
<br />
Ne m'en voulez pas trop, ma présence ici sera sporadique, épisodique et inversement proportionnelle au nombre d'heures de sommeil que mes deux tyrans m'accorderont.<br />
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D'ici là, souvenez-vous qu'un fou rire par jour éloigne le docteur pour toujours!Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-68250261733205085842012-05-19T18:00:00.001-04:002012-05-20T12:51:34.310-04:00T'sais...T'sais, quand tu viens de te taper une semaine de fou au travail, doublement épuisante par le fait que tu es simultanément mère et travailleuse car toi, maman poule, tu es incapable de te séparer de ton bébé alors tu le traînes au bureau...<br />
<br />
T'sais, quand cette semaine-là a mal commencé par un gros rhume du bébé mentionné ci-haut, te privant de deux nuits de sommeil consécutives...<br />
<br />
T'sais, quand tu arrives enfin chez toi le vendredi soir, heureuse d'avoir devant toi une grande fin de semaine de trois jours, durant laquelle tu comptes bien profiter du soleil, te reposer et jouer avec tes merveilleux enfants...<br />
<br />
T'sais, quand t'as tout juste ouvert la porte que te saute au visage une terrible odeur de vomissure et que t'accueille une petite fille toute blême et de vomissure vêtue, pendant que la grand-mère frotte ce qu'il reste sur le plancher du contenu de l'estomac de ta fille ci-haut mentionnée....<br />
<br />
T'sais, quand tu te couches ce même vendredi soir-là, rassurée par le sourire que t'as fait ta grande avant de s'endormir, signe qu'elle ira mieux demain et que tu pourras profiter de cette belle fin de semaine malgré tout...<br />
<br />
T'sais, quand, finalement, tu te fais réveiller à 4h du matin par une petite fille fiévreuse et pleine de boutons rouges, qui a assurément chopé la varicelle...<br />
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Ben, c'est toujours dans ces moments-là que t'as juste envie de dire:<br />
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<em>Un double expresso, s.v.p.</em><br />
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<strong>Mise à jour: il s'agit en fait du pied-main-bouche...ponctué de hurlements du genre «ça piiiiiiique».</strong>Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-84362763782480491862012-05-07T15:02:00.000-04:002012-05-07T15:02:14.471-04:00Un peu de vulgarisationSuite à mon billet récent <em><a href="http://bizzetseshistoires.blogspot.ca/2012/04/le-sexe-apres-les-enfants.html" target="_blank">Le sexe après les enfants</a></em>, j'en suis venue à la conclusion que je devais sortir mes talents de pédagogue pour vous expliquer ce qu'est exactement le sexe après les enfants. Pour bien comprendre cette notion abstraite, une simple petite histoire à la Bizz ne suffit pas. Non, il faut des explications scientifiques.<br />
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<a name='more'></a><br />
D'abord, voyez le sexe comme un glacier. Les enfants, un réchauffement climatique. Qu'est-ce que ça fait un glacier confronté à un réchauffement climatique qui perce des dents ou qui a des terreurs nocturnes? Ça fond, voilà. Et ça disparait. Bête comme ça.<br />
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Le sexe après les enfants, on en rêve. D'ailleurs, on ne fait qu'en rêver. Au moins, quand on en rêve, on a la chance de dormir. C'est toujours ça de gagner. <br />
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Le sexe après les enfants n'est pas qu'une notion abstraite; c'est aussi une notion ABSENTE. Il devient une denrée rare (oui, au point où on en est, on parle ici de denrée) et l'on est prête à marchander les pires bassesses pour en obtenir une quantité à peine nécessaire à notre survie. Par exemple, on est capable d'ouvrir la télévision et d'y placer devant deux mousses sans surveillance. L'espace de quelques minutes, il va sans dire. Jusqu'à ce que retentissent des pleurs.<br />
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Le sexe après les enfants, il peut aussi être solitaire. Oui, oui. Vous avez bien lu. Solitaire comme dans solo sous la douche. Question de ne pas perdre la main (c'est le cas de le dire). Parce que le sexe après les enfants, c'est comme la loterie; t'as plus de chances d'être frappée par la foudre que de gagner le gros lot (le gros lot représentant ici l'envie réciproque et simultanée des deux partenaires). Faut pas se leurrer, c'est toujours quand il y en a un des deux qui ne rêve que d'un bon roman ou d'une partie de hockey que l'autre a soudain la révélation de la libido qui lui fourmille dans le bas-ventre.<br />
<br />
C'est compréhensible. Quand une femme passe sa journée à s'occuper d'un petit être adorable mais sans une once d'autonomie (pire, quand il faut s'occuper de plusieurs petites choses adorables mais hurlantes chacunes leur tour), il est normal qu'elle dise à son homme, le soir venu, quand celui-ci réclame sa dose de câlins:<br />
<br />
<em>Je suis crevée. Mais si tu y tiens vraiment, je vais faire l'étoile. Amuse-toi et ne fais pas attention à mes ronflements.</em><br />
<br />
D'autre part, il est certain qu'un homme qui risque la noyade sous le lait maternel dès qu'il dégrafe un soutien-gorge soit réticent à se lancer dans les plaisirs de la chaire. Encore plus si sa douce moitié sent le surplus évacué de l'estomac de bébé. <br />
<br />
<em>Non, chérie, j'ai pas vraiment envie. C'est que...tu as...sur l'épaule...un peu de régur......AH! NON! NE POINTE PAS ÇA VERS MOI! NE POINTE PAS TES SEINS VERS MOI!</em><br />
<br />
C'est la dure réalité.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-49904249306178672612012-05-01T09:19:00.001-04:002012-05-01T09:24:51.759-04:00Bébé et boulotContrairement à Bébé fille (pour vous remettre dans le bain, je vous conseille de (re)lire <em><a href="http://bizzetseshistoires.blogspot.ca/2010/05/bebe-boulot-dodo.html" target="_blank">Bébé, boulot, dodo</a></em>, écrit il y a maintenant 2 ans), Bébé fiston se transporte facilement au bureau. Cependant, emmener Bébé Fiston au bureau met parfois à rude épreuve ma crédibilité. Nombreuses sont les occasions qui testent mon humilité et me rappellent que la vie nous réserve toujours des surprises. Le fait que la plupart des gens que je côtoie dans le cadre de mon travail sache que j'ai un bébé de quelques mois qui me suit partout n'empêche nullement la tenue de conversation plutôt étranges dans mon bureau.<br />
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<a name='more'></a><br />
<div align="center">
*****</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Moi: Oui, vas-y mon coco, pousse. Pousse, pousse, pousse, t'es capable, je le sais.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Monsieur X qui débarque dans mon bureau, croyant sans doute que je m'adresse à lui: Euh...merci des encouragements, mais votre porte n'est pas si difficile à ouvrir.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Moi: Non, je...euh... je parlais à mon fils qui est constipé depuis quelques jours.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<em>Coup d'oeil vers Bébé fiston qui appuie les propos de sa mère en exhibant un visage cramoisi et déformé par la poussée des sphincters.</em></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<em>-</em> Monsieur X: Ah, je vois. Je peux revenir plus tard si je dérange...</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*****</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Moi, allaitant: <em>Dodo, do, l'enfant do, l'enfant dormira bie nvite, dodo, do, l'enfant do....</em></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Madame Y, frappant à la porte vitrée, puis entrant doucement: Oh, il dort. Je peux revenir plus tard.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Moi: Non, non, ça va. Laissez-moi juste le temps de remballer mon sein.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*****</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Moi, au téléphone: Donc, je dois obligatoirement engagé un étudiant inscrit à temps plein à l'automne si je veux obtenir la subvention, c'est bien cela.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Le préposé, au bout du fil: Oui, exactement. J'ajoute aussi qu'il doit avoir été à l'étude à temps plein ce printemps-ci également.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Bébé fiston: Argh (<em>petit sanglot de bébé pas content</em>).</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- Le préposé, croyant que c'est moi qui sanglote: Euh, madame. Vous savez, on peut sans doute trouver une solution.<em></em></div>Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-60283454080917057102012-04-26T15:28:00.000-04:002012-04-26T16:20:08.374-04:00Le sexe après les enfantsVous vous êtes couchée, la veille, complètement crevée, avec la ferme intention de raviver la flamme sexuelle de votre couple. Dans votre cas, on ne parle même plus de flamme, c'est à peine une mèche un peu chaude. Il n'en manque pas beaucoup pour que votre conjoint réclame le droit à l'allaitement exclusif, lui aussi. <br />
<br />
<a name='more'></a><br />
La nuit a été courte: bébé a sans doute eu vent de vos désirs charnels puisqu'il a réclamé vos seins fortement convoités par tous les hommes de la maison. Il les a réclamés assez souvent pour que vous vous soyiez éveillée avec une légère migraine. La journée d'ensuite a été pénible. Pas de répit. Aucun. C'est tout juste si vous avez eu le temps de sauter dans la douche. Il a fallu négocier serré pour y arriver: un rouleau de papier de toilette complet déroulé dans la cuisine contre cinq minutes sous le jet. Ça vous apprendra à vouloir vous laver quand vous êtes seule avec les enfants.<br />
<br />
Pendant la préparation du souper, vous vous êtes servie un petit verre de vin. C'est bien connu, le vin délie les langues et la vôtre a un noeud coulant à force de ne pas avoir servie (sensuellement parlant, on s'entend). Évidemment, vous avez tout juste eu le temps d'en prendre une gorgée que, déjà, la coupe a été bousculée par un cahier à dessins propulsé avec force. Vous en versez dans une autre coupe, parce que la première n'a pas survécu au carnage du cahier à moitié mangé par bébé. Quelques gorgées suivantes, vous avez le coeur léger (et la tête qui tourne un peu); la fatigue des derniers jours vous a rendue plus sensible à l'alcool. <br />
<br />
L'heure du repas se passe comme à l'habitude: exclamations d'enfants qui ont faim, exclamations d'enfants qui trouvent que c'est trop chaud ou pas assez, réclamations d'eau ou de lait, refus de prendre une bouchée, éternuement et propulsion de la nourriture sur vos vêtements, lancer de la bouchée sur votre jupe, sermons, soupirs, quelques rires et vaisselle.<br />
<br />
S'en suit le bain et toutes les éclaboussures qui viennent avec. Vous avez chaud. Le vin, sans doute. À moins que ce ne soit vos efforts pour habiller des enfants qui refusent de mettre leur pyjama. N'empêche, la sueur qui perle sur vos tempes et fait friser votre frange vous donne la désagréable impression de ressembler à Pierre Lebeau (pardon Pierre, tu es un excellent comédien, mais tu es laid, c'est ainsi). On s'entend qu'à ce moment précis, vous n'avez qu'une seule envie: dormir sous la douche (parce que prendre une douche pour ensuite aller dormir dans votre lit demande beaucoup trop d'efforts).<br />
<br />
Les enfants sont au lit pour la nuit. <br />
<br />
Pardon, je rectifie.<br />
<br />
Les enfants sont au lit pour quelques heures d'affilée. Trois. Quatre, si vous avez fait une bonne action dans la journée et que la vie souhaite vous en récompenser.<br />
<br />
Vous, vous avez enfilé une tenue aguichante, des talons aiguilles et avez sorti le fouet.<br />
<br />
Pardon, je rectifie.<br />
<br />
Vous, vous ronflez sur le divan avec votre toupet luisant à la Lebeau. Vous avez même la bouche ouverte. C'est votre conjoint qui vous réveille; vous parlez en dormant. Du charabia sur la ligature des trompes et la vasectomie. Allez savoir pourquoi.<br />
<br />
Vous vous apprêtez à vous assoupir à nouveau quand vous sentez un poids sur votre sein gauche. Puis, sur le droit. Et quelque chose d'humide et chaud dans votre cou. Une langue, sans doute. Vous ouvrez les yeux et retenez un cri de frayeur: ayant la tête tournée, vous avez un gros plan sur vos aisselles si poilues que vous pensiez, l'espace de trois secondes, qu'il y avait là une bestiole en train de faire son nid. Les poids sur les seins (il s'avère que ce sont deux mains d'homme) et le truc chaud et humide dans votre cou (une langue, effectivement) se retirent rapidement après ce cri. <br />
<br />
Vous balbutiez un «<em>hurmphf...je vais aller prendre une douche»</em> et joignez le geste à la parole. Dans la salle de bain (où vous avez retiré tous les miroirs), vous regardez ce corps qui, jadis, était ferme et proportionnel à sa taille. Ah! Ce que vous donneriez pour revivre l'espace d'un instant ces années où votre plus gros complexe se résumait au fait que vos bonnets de soutien-gorge affichaient un petit A. Bien sûr, aujourd'hui, vous portez du C, mais vous le portez légèrement plus bas. Votre ventre refuse catégoriquement de rester prisonnier de vos jeans préférés. Sans parler du reste qui serait proportionnel à votre taille si vous mesuriez 8 pieds. Allez, consolez-vous. Non, vous ne faites plus tourner les têtes des hommes sur votre passage, mais personne ne vous a jamais souri avec autant d'amour que vos enfants le font. Et votre homme, il vous trouve belle (sauf quand vous portez vos jogging gris).<br />
<br />
Vous sortez de la salle de bain. Nue. Pour vous donner de l'assurance, vous vous imaginez avec le corps de Salma Hayek, tiens. Clin d'oeil coquin en direction du conjoint. Vous lui dites de venir vous rejoindre dans le lit quand il aura terminé d'écouter son hockey. Tant qu'à monter, vous en profitez pour ranger la brassée propre qui traîne sur la table depuis 2 jours. Une fois dans la chambre, vous prenez la pile de paperasse et rangez le tout dans les dossiers de la maison. Vous refaites le lit. Mettez un petit coup de parfum. Enfilez le string qui vous semble le moins poussiéreux. Ramassez les bas sous le lit. Refaites de l'ordre sur les tables de nuit. <br />
<br />
Vous vous installez dans le lit et attendez.<br />
<br />
Vous passez en revue les courses à faire du lendemain. Les oeufs à ne pas oublier. Les couches en spécial à la pharmacie. La facture d'électricité à payer.<br />
<br />
En bas, une équipe compte un but. Vous entendez les exclamations de la foule.<br />
<br />
Vous entendez des ronflements.<br />
<br />
Les vôtre.<br />
<br />
Puis, les pleurs d'un bébé.<br />
<br />
Le vôtre aussi.<br />
<br />
Il est minuit. Votre conjoint dort à vos côtés.<br />
<br />
S'il a eu du sexe, ce soir, ce n'était définitivement pas avec vous, finalement.<br />
<br />
C'est ça, le sexe après les enfants.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-73557798991199775442012-04-25T09:16:00.000-04:002012-04-25T09:16:39.786-04:00Une journée dans la tête de Bébé fille<em>5h50. Silence dans la maison. Tout le monde dort. Un camion passe dans la rue.</em><br />
<br />
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Un camion? UN CAMION! MAMAN! UN CAMION! ÇA FAIT K'ROP DE BRUIT!<br />
Me recoucher? Dormir encore? Oh, ça pourrait être une bonne idée, maman est là, je le sais. Je vais fermer mes yeux...<br />
Ah! Non! Je vois de la lumière. Si tu penses que je vais dormir encore, y'a de la lumière dehors, c'est le jour.<br />
MAMAN! J'ai fini mon dodo!<br />
Te rejoindre? Dans ton lit? OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII. Bang, que je te claque la porte de ma chambre. Boum, que je t'ouvre avec force celle de la chambre de mon petit frère. Quoi? Oups, pardon, je ne savais pas que tu dormais, le frère.<br />
JE VEUX DESCENDRE EN BAS. Tout 'fuite. Non, je n'attends pas. Je descends maintenant. Debout. Non, pas assis, j'ai dit DEBOUT.<br />
Je veux des comiques. Je veux de l'eau. Je veux une banane.<br />
OÙ SONT MES CAMIONS?<br />
Enlève ma couche. Enlève ma couchEEEEE.<br />
Lâche ma couche. Non, c'est moi qui le fait. TU' SEULE.<br />
Je suis pas capable de remettre mon pyjama. Aide-moi. <br />
Non, je veux pas mettre mes pantoufles. Je veux des céréales. Non, je veux des crêpes.<br />
Je veux voir Bébé fiston. Je veux lui donner un bec. <br />
MAMAN! IL TIRE MES CHEVEUX!<br />
Tiens, prends mon camion. NON, redonne-moi mon camion.<br />
JE VEUX DU CHOCOLAT.<br />
Eille, j'ai même pas de bobettes. Je veux mes bobettes roses. Et mon coco lapin.<br />
Regarde, il sent bon mon coco lapin.<br />
Je veux le film de robot. Je veux voir grand-maman. Je veux voir mes amis.<br />
Non, je veux PAS brosser mes dents. J'ai dit NOOOOOOOON.<br />
Pas le petit coin. Ok, j'arrête de crier. <br />
Tu vas le regretter.<br />
Où es-tu, petit maquillage de maman? Où es-tu? Ah, tu es là.<br />
Un peu de poudre, ici. Beaucoup de crème, là.<br />
Quoi? Ce que je fais? Je me maquille. Je me venge.<br />
Non. Non. NON. C'est pas à toi, c'est à MOI.<br />
Pas le petit coin. Je serai gentille, promis.<br />
Tiens, j'ai pas encore joué avec le téléphone. Ni avec les stylos, d'ailleurs.<br />
Oh! J'ai envie de caca. Vite, vite, vite, avant que je le fasse dans mes culottes.<br />
J'ai envie de chanter: <em>on fait pas pipi dans nos culotteeeeeees, on fait pipi dans la toiletteeeeeee.</em><br />
Maman, j'ai fini. VIENS M'ESSUYER.<br />
Non, je veux m'essuyer toute seule. NON, C'EST MOI.<br />
OÙ EST MON CAMION ROUGE?<br />
Dans la bouche de Bébé fiston. Tiens, prends le vieux toutou laid à la place. DONNE-MOI MON CAMION.<br />
J'ai envie de prendre tous les souliers et de les mettre sur les bancs de la cuisine. Oh oui! Bonne idée. Les bottes aussi. Les pantoufles sur la table.<br />
Mêle-toi de tes affaires, maman. Occupe-toi de donner du lait à mon petit frère, moi je m'occupe du ménage. <br />
Le téléphone sonne. MOI, MOI, MOI 'SI. <br />
JE VEUX PARLER AU TÉLÉPHONE.<br />
Je veux voir papa. C'est mon papa à moi. Bébé fiston, c'est mon fils à moi. NON, C'EST PAS LE TIEN.<br />
Je veux une barre tendre. Je veux faire de la pâte à modeler.<br />
J'ai envie de manger la pâte à modeler. Maman ne regarde pas. Miam, une bouchée. Une autre. Encore une. Les autres boules, je les lance par terre. Une boule par terre, une dans ma bouche, une par terre, une dans ma bouche.<br />
JE VEUX VOIR BÉBÉ FISTON.<br />
Je t'aime Bébé fiston. T'es mon meilleur ami.<br />
Je t'aime maman. Je veux un colleux. Fais-moi un colleux. Tout 'fuite.<br />
Je veux de l'eau.<br />
OÙ EST MON CAMION BLEU?<br />
Je veux voir mes bobos. Je veux enlever mon pantalon. Je veux enlever mes bas. Je veux remettre mes bas. JE NE SUIS PAS CAPABLE. Non, laisse-moi faire tu' seule. JE NE SUIS PAS CAPABLE. JE VEUX REMETTRE MES BAS.<br />
Non, je ne veux pas manger.<br />
Oui, j'ai faim.<br />
Non, je ne veux pas manger mon assiette.<br />
Je veux du dessert.<br />
Non, pas mon assiette.<br />
Juste du dessert.<br />
NON, N'ENLÈVE PAS MON ASSIETTE, JE VAIS LA MANGER.<br />
Je veux des comiques. Je veux brosser mes dents. Je veux faire pipi.<br />
Non, je ne veux pas dormir.<br />
OÙ EST MON COCO LAPIN?<br />
Regarde, il sent bon mon coco lapin.<br />
Je veux une chanson. Encore une. <br />
Je veux une autre chanson. Encore.<br />
Dormir? <br />
Je veux de l'eau.<br />
Ok, ok, je dors. <br />
Je suis bien dans mon lit.<br />
<br />
Qu'est-ce que j'entends? Mon frère qui rit. Avec maman. Ils sont réveillés et ils ne me l'ont même pas dit?<br />
MAMAN! J'AI FINI MON DODO.<br />
Je veux de l'eau. Je veux des comiques. Je veux une banane.<br />
Je veux me coller.<br />
Je veux faire rouler Bébé fiston.<br />
Je pense à ça, j'ai pas encore sorti les chaudrons aujourd'hui.<br />
Tu as rangé les souliers? TU AS OSÉ RANGER LES SOULIERS?<br />
Les souliers ne vont pas sur le tapis, ILS VONT ÉPARPILLÉS DANS LE HALL.<br />
Je veux voir papa.<br />
Je vais t'aider à préparer le souper.<br />
Je veux un concombre.<br />
Je veux du fromage.<br />
Je veux un couteau.<br />
Une fourchette, alors?<br />
Même pas juste une petite cuillère?<br />
Tant pis pour toi, je vais promener mes camions sur ton réfrigérateur.<br />
OÙ EST MON PARAPLUIE?<br />
Est-ce que tu peux ouvrir mon parapluie?<br />
J'ai envie de danser. Et de tourner la tête de Bébé fiston.<br />
Je veux jouer à la cache-cachette.<br />
Non, c'est moi qui compte. Non, va te cacher dans le salon. Non, c'est toi qui compte.<br />
NON, C'EST MOI QUI COMPTE.<br />
Va te cacher dans la cuisine.<br />
J'ai faim. Je veux du macaroni.<br />
Non, pas du poulet.<br />
Je ne veux pas manger mon assiette.<br />
Je veux du dessert.<br />
Ok, je vais la manger mon assiette, ne te fâche pas.<br />
Je ne veux pas prendre mon bain.<br />
Je veux mes camions dans mon bain.<br />
JE VEUX COURIR TOUTE NUE DANS LA MAISON.<br />
Chante-moi une chanson.<br />
Tiens, il me semble que ça fait longtemps que je n'ai pas fait de crise.<br />
LA VIE EST TROP CRUELLEEEE POUR UNE PETITE FILLE DE DEUX ANS. <br />
Pourquoi? Pourquoi? POURQUOI?<br />
Je vais me jeter par terre. Et rouler sur le côté. Et taper sur le sol.<br />
Bon, j'ai fini.<br />
Je veux des comiques. Je veux voir papa. Je veux des chips.<br />
PAPA, JE VEUX DES CHIPS. Je sais que tu ne peux rien me refuser.<br />
Dormir? Qu'est-ce que tu m'offres en échange de mon sommeil?<br />
Une journée avec mes amis à la garderie demain?<br />
Ok, j'accepte le marché.<br />
Je veux une chanson. Je veux une histoire.<br />
Encore une chanson.<br />
Je veux un bec. J'ai envie de pipi. Je veux de l'eau.<br />
Ok, ok, j'ai compris.<br />
Bonne nuit!<br />
<br />
Tu devrais aller dormir, maman. <br />
T'as vraiment l'air fatiguée de ta journée.<br />
<br />
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<br />Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-77484884902763892442012-04-23T14:43:00.001-04:002012-04-23T14:44:52.900-04:00Je suis une vilaine filleJe me suis absentée trop longtemps. Ce n'est pas que ma maisonnée ne m'inspire pas quelques histoires croustillantes ou farfelues, c'est une question de temps qui me manque. J'ai tenté plusieurs incursions au cours des derniers mois, toujours soldées par un cuisant échec. Faute de temps. Et d'envie, je l'avoue en rougissant. Ayant le choix entre rédiger des histoires ou échanger des sourires avec un Bébé fiston tout de gazouillis vêtu, m'asseoir devant l'ordinateur ou jouer à une partie de cache-cache historique avec une Bébé fille aux fous rires musicaux, le blogue se trouvait plus souvent qu'autrement laissé à lui-même.<br />
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<a name='more'></a><br />
Le soir venu, quand toute cette marmaille s'aventurait au pays des rêves (et des cauchemars, mais ça, c'est une autre histoire), j'aurais pu me glisser furtivement ici pour m'adonner aux plaisirs de la chaise (de bureau). Infidèle que je suis, je préférais la compagnie de téléséries en reprise sur Illico. Tst, tst, tst. Parfois, je poussais l'adultère jusque dans ses limites les plus extrêmes: après m'être assurée que l'ordinateur dormait pour la nuit, je rejoignais l'amoureux dans l'espoir de passer un peu de temps avec lui, nous qui faisions chambre presqu'entièrement à part depuis la naissance de Bébé fiston.<br />
<br />
Un matin, je me suis éveillée avec la ferme intention de me remettre au clavier. J'ai remis mes doigts à l'entraînement, en commençant par fouiner ici et là dans la blogosphère. J'ai noté sur des bouts de papier chaque moment éveillant en moi l'inspiration de mes histoires. J'ai insomnié quelques nuits pour formuler le tout dans ma tête. Je me sentais prête. Surtout, les enfants commençaient enfin à faire des siestes en même temps. Cependant, j'ai surmonté plusieurs embûches qui ont mis à l'épreuve ma décision: éclosion de fourmis charpentières, quantité phénoménale de demandes de subvention à rédiger, développement de mon commerce autonome<em>, terrible two</em> d'une Bébé fille plus déterminée que jamais à exercer son autorité et son pouvoir sur ses parents, poussées de croissance d'un Bébé fiston allaité, arrivée et départ du printemps nécessitant le rangement puis la sortie à nouveau des vêtements d'hiver. Bref, la vie s'acharnait pour m'éloigner du blogue.<br />
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J'ai tenu bon. Et je suis là. Plus dingue que jamais.Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-85828281019752933372012-03-07T21:22:00.000-05:002012-03-07T21:22:37.704-05:00Le ménage du printemps<span style="font-family: inherit;">Chaque année, c’est la même chose. La neige commence tout juste à fondre que déjà je me lance corps et âme dans un grand ménage. Je frotte, nettoie, gratte, balaie, aspire dans chaque pièce de la maison. Tout y passe : murs, plafonds, planchers, armoires, fenêtres et placards. J’ai chaud, je sue, j’ai les mains plissées à force de les plonger dans l’eau. Je découvre des objets dont j’avais oublié l’existence, des «au cas où» si bien rangés qu’ils passent inaperçus quand, justement, j’en aurais besoin. Je perds de précieuses minutes à lire des cartes de souhait retrouvées entre deux livres dans la bibliothèque ou à regarder des photos qui s’étaient glissées dans un document sur le bureau. Avec plaisir, je coche les étapes sur ma longue liste de choses à nettoyer.</span><br />
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<a name='more'></a><br />
<span style="font-family: inherit;">Chaque année, c’est la même ritournelle. Une fois que la maison brille de partout, je me dirige d’un pas ferme vers LE placard mystérieux : celui où s’empilent des poches de vêtements qu’on ne met plus et qui attendent patiemment que je fasse le tri dans ce qui peut encore servir et ce qui doit être donné ou jeté. Chaque année, je soupire de désespoir parce que je n’ai pas fait le tri l’année précédente et qu’en plus, une poche additionnelle s’est ajoutée. J’imagine les vêtements froissés, déçus d’être entassés là, inutiles. Je les entends presque m’appeler et me supplier de les délivrer. Toujours, je referme la porte du placard en me disant que je m’occuperai de ses poches un peu plus tard. Puis, je les oublie. Tout à fait volontairement, je l’avoue.</span><br />
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<span style="font-family: inherit;">Cette année n’y échappera pas. Je sais déjà qu’une fois la maison étincelante, mon regard se tournera vers le placard maudit. Quand j’apercevrai la porte, mon cœur battra la chamade, mon sang se glacera dans mes veines et j’aurai une goutte de sueur qui glissera de ma tempe à ma mâchoire. J’ouvrirai la porte, presque tremblante. Je retiendrai un cri de stupeur lorsque, après avoir poussé l’interrupteur de la lumière, apparaîtront les poches de vêtements de l’année passée et celle qui s’est ajoutée cette année. J’entendrai les vêtements réclamer de l’ordre parmi eux ou l’asile politique dans une friperie. Je dirigerai ma main moite vers la première poche, juste devant mes pieds. J’agripperai son nœud, croyant apercevoir les vêtements bouger d’excitation sous le plastique vert. Puis, cruelle, je retirerai ma main, ignorant les cris de protestation des vêtements à nouveau abandonnés à leur triste sort. Je reculerai, décidée, et refermerai la porte sans pitié avant de me diriger vers la cuisine pour préparer le souper.</span><br />
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<span style="font-family: inherit;">Cette année, par contre, il y aura du rebondissement. Le suspense a assez duré, je n’en peux plus de ce rôle de bourreau du vêtements usé. Cette année, pendant que les pâtes frémiront dans la casserole, j’ouvrirai à nouveau la porte du placard maudit, j’agripperai une à une les poches pleines, je les empilerai dans la voiture et j’irai les porter dans une friperie. Ça me fera plus de place pour les prochaines poches…</span>Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-78300158366443111162012-02-13T09:18:00.001-05:002012-02-13T09:21:31.685-05:00Réponse automatique en cas d'absence (2)Veuillez prendre note que puisque Bizz est une fêlée, elle a repris du service (à temps partiel) à son boulot, en plus d'accepter un poste à temps (très) partiel comme agente culturelle, sans oublier son petit (minuscule) commerce autonome, le tout, pendant les siestes des enfants (ou les dodos de nuit, quand sieste il n'y a pas eu). Sachant que son petit dernier n'a que 3 mois et qu'il ne fait pas toujours de belles nuits, que sa plus grande est en plein <em>terrible two</em> et qu'elle fait des cauchemars et que malgré tout cela, Bizz a envie de passer du temps de qualité avec ses enfants, vous comprendrez qu'elle a peu de temps pour alimenter ce blogue.<br />
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C'est pile poil la période des demandes de subvention pour les projets artistiques du Centre d'art qu'elle dirige, alors elle commence à en avoir sa claque d'être devant son ordinateur. Elle apprécie grandement d'avoir été taggée et vous remercie de votre fidélité. Elle vous demande par ailleurs de faire preuve de patience, elle reviendra en force sous peu.<br />
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D'ici là, essayez de rire une fois par jour, même quand bébé fait ses dents!Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-463415571151751843.post-42171246748455467102012-02-06T06:00:00.003-05:002012-02-06T06:00:10.298-05:00Le deuil en familleIl y a eu mortalité dans la famille de l'amoureux. Un oncle qu'on ne voyait pas souvent. Que je n'ai jamais vu en fait. N'empêche, c'était le frère de ma belle-mère, nous nous devions d'être à ses côtés pour les funérailles. Nous avons donc bien enveloppé et sanglé Bébé fille et Bébé fiston dans la voiture et sommes partis, pile poil à l'heure des siestes (vous voyez déjà la partie de plaisir qui nous attend, pas vrai).<br />
<a name='more'></a><br />
<strong>Au salon funéraire</strong><br />
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Personne ne s'est endormi dans la voiture, pas même Bébé fiston qui s'endort habituellement à la seconde où je le dépose dans son siège d'auto. On demande à Bébé fille d'être sage et tranquille. Aussi bien demander à un lion de ne pas manger la gazelle devant lui. Pendant que l'amoureux s'occupe de la partie sociale, moi, je tente de garder le contrôle sur les enfants (et surtout, la tête froide).<br />
<br />
<em>«Des f'eurs! Igarde maman, des f'eurs rouges et beues!»</em><br />
<br />
<em>«Bébé fille, ne touche pas aux fleurs. Vient donner des becs à tout le monde. Nooon, on ne grimpe pas sur l'urne.»</em><br />
<br />
<em>«I COURS SU' TAPIS! HAHAHAHA! I COURS SU' TAPIS»</em><br />
<br />
<em>«Bébé fille, ne crie pas. Si tu veux courir, va dans la pièce où il n'y a personne, juste là.»</em><br />
<br />
<em>«Ouan! Ouan! Ouan!»</em><br />
<br />
<em>«Mais non, Bébé fiston. Ne pleure pas. Je vais aller dans la petite pièce tranquille. Viens Bébé fille.»</em><br />
<br />
<em>«Igarde maman! I bois du jus.»</em><br />
<br />
<em>«Oui, je vois. Ça fait quoi, 6 verres de jus que les gens te donnent là? Viens, on va aller aux toilettes.»</em><br />
<br />
<em>«I vi fatiguée, maman.»</em><br />
<br />
<em>«Je sais ma belle. Veux-tu aller dehors un peu?»</em><br />
<br />
<em>«Igarde maman. Une pelle. Hahahahaha! Une pelle. Je voulais la pelle, maman. Je voulais la pelle, maman. Je voulais la pelle, maman. Je voulais la pelle, maman.»</em><br />
<br />
<em>«Ça va, ça va. Prends la pelle.»</em><br />
<br />
<strong>À l'église</strong><br />
<br />
On traverse enfin à l'église. Je ne sais pas pourquoi j'écris <em>enfin</em> parce qu'il n'y a rien de libérateur dans le fait d'obliger Bébé fille à rester assise ET silencieuse pendant la cérémonie. Au moins, Bébé fiston dort à poings fermés dans son siège d'auto. Aussi bien dire qu'il dormira tout l'après-midi si on ne le sort pas de là. En entrant, nous suivons le cortège avec l'urne devant nous. Le choeur chante je ne sais quelle chanson de cérémonie funéraire. Les yeux sont rivés sur nous tous, la famille proche. Plus particulièrement sur l'amoureux et moi, seuls propriétaires d'enfants en bas âge. L'amoureux tient Bébé fiston et son siège d'auto. Moi, je m'occupe de Bébé fille, solidement accrochée à ma main. Elle entend le choeur qui chante et dit clairement, haut et fort:<br />
<br />
<em>«Maman, ils chantent la chanson de l'alphabet.»</em><br />
<br />
Éclats de rire.<br />
<br />
<em>«Igarde maman! Des finêt'es de couleur comme à la mison.»</em><br />
<br />
Éclats de rire.<br />
<br />
<em>«I veux 'aconter une hispoire, maman.»</em><br />
<br />
Elle prend le livre de prières dans le banc. Je lui demande de s'asseoir calmement et de chuchoter. Je lui montre toutes les personnes qui sont assises en silence et lui dis qu'elle doit faire pareil. Miracle, elle s'exécute. C'est à croire que Dieu existe vraiment. Le choeur arrête de chanter.<br />
<br />
<em>«Encowe la chanson, maman. Encowe la chanson, maman.»</em><br />
<br />
Éclats de rire. Une dame près de nous lui envoie des signes de la main.<br />
<br />
<em>«Bonjour madame.»</em><br />
<br />
Elle échappe le livre de prières par terre. Je le ramasse et le lui redonne. <br />
<br />
<em>«Merci madame maman.»</em><br />
<br />
Éclats de rire.<br />
<br />
Le prêtre parle, mais je n'entends rien, trop occupée à distraire Bébé fille qui se rappelle soudain qu'elle déteste être assise calmement ET dans le silence. Soudain, le prêtre se tait. Silence total dans l'église. Je comprends que nous en sommes à nous recueillir dans le silence pour le défunt. Devinez quelle petite voix aiguë on entend alors?<br />
<br />
<em>«Caillou, on fait pas pipi dans nos culottes. La p'ochaine fois, tu pourrais aller sur ton pot.»</em><br />
<br />
Sourires camouflés. Tout le monde se doute maintenant qu'elle est l'histoire du soir chez nous. Je sors à la communion. 45 minutes, c'est le maximum que Bébé fille peut endurer. C'est déjà bien pour une petite fille de 2 ans qui a la bougeotte.<br />
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<strong>À la salle</strong><br />
<br />
On se rend à la salle où nous attendent des petits sandwichs-pas-de-croûtes et des salades de macaronis. Bébé fille court dans le corridor. Je la laisse faire, elle ne dérange personne. Je lui prépare une assiette. Inutile, puisqu'elle trouve plus agréable de se faufiler d'une table à l'autre pour manger les bouchées que les autres lui refilent. Incluant des bouchées de gâteaux. Je la surveille du coin de l'oeil et la vois s'approcher dangereusement de la gigantesque poubelle. Elle l'agrippe. Je me précipite et j'ai juste le temps d'intercepter ladite poubelle avant son écrasement au sol. Ouf.<br />
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<em>«I vi fatiguée, maman.»</em><br />
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Elle répète cette phrase dix fois, solidement accrochée à mon cou. Bébé fiston a faim. Échange de bébés entre l'amoureux et moi. Je m'installe dans un coin tranquille pour allaiter. J'en profite pour me relaxer un peu et je constate l'ampleur de ma fatigue. J'ai hâte qu'on soit à la maison. J'entends Bébé fille tomber. Pleurer. Demander <em>maman</em>. Bébé fiston a fini de boire. On habille tout le monde. On rentre à la maison.<br />
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Une chose est sûre: emmener des enfants à des funérailles, ça met de la vie dans le journée!Bizzhttp://www.blogger.com/profile/17785323444348849966noreply@blogger.com5