29 janvier 2011

Le procès parental (suite)

Pour lire la première partie du Procès parental, c'est ici que ça se passe.
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La phrase produit son effet. L'avocat, un sourire satisfait, retourne à sa place en mentionnant qu'il n'a plus de question. C'est maintenant au tour du contre-interrogatoire du procureur. Celui-ci s'avance avec une moue dédaigneuse. Il toise l'accusée puis s'élance:

- Maman Bizz, vous n'en êtes pas à votre première infraction en ce genre, si je ne m'abuse. Le dossier que j'ai ici présent mentionne que vous avez utilisé le même genre de subterfuge pour faire avaler à Bébé fille du chou-fleur gratiné. Vous aviez alors proclamé, odieux mensonge, qu'il s'agissait de macaroni. Bébé fille, bien naïvement, y a goûté aveuglément. Est-ce exact?

28 janvier 2011

Le procès parental (première partie)

Silence dans la salle. Le juge va faire son entrée. Le procureur de la Couronne jette un dernier regard à son dossier. Il se dit que l'affaire est dans le sac, aucun doute sur la culpabilité de l'accusée. L'avocat de la défense tente de réconforter sa cliente, effondrée, les yeux hagards, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle fait là. Elle se rappelle les événements qui ont suivi sa citation à comparaître, comme s'il s'agissait de la vie de quelqu'un d'autre. De quoi l'accuse-t-on au juste? Elle ne s'en souvient même plus. Et tous ces jurés la regardant pour voir à travers elle des indices de sa culpabilité.

27 janvier 2011

Le duel de Nap City

À Nap City, aussi appelée la Ville de la Sieste, les rues étaient généralement désertes et poussiéreuses. Des coyotes maigres et affamés se faufilaient entre les maisons, sous le regard mauvais des vautours perchés sur les toits. Les touristes n'y étaient pas bienvenus. Seuls quelques voyageurs téméraires osaient franchir la porte de l'unique auberge. Nap City n'était qu'une longue rue quelque part dans le grand désert de la Fatigue, rue autour de laquelle s'articulaient des maisons tombant en ruine, un magasin général, le bureau du shérif, l'auberge et une banque.

26 janvier 2011

Mon petit rien qui m'a fait du bien

La charmante Mamanbooh! nous a récemment proposé un défi: faire part de ces petits riens qui nous font du bien. En voici un des miens.

La routine a bien failli avoir raison de notre couple. Jusqu'à tout récemment. Je vous explique.

L'amoureux et moi sommes comme un vieux couple rabougri enlisé dans un train-train quotidien monotone. Bébé fille, boulot, ménage, dodo. Rien pour s'exciter le poil des jambes, comme on dit. L'amour est toujours au rendez-vous, sans épice ni artifice, disons les vraies choses. Le soir venu, nous sommes bien souvent trop fatigués pour nous lâcher lousse, alors nous regardons un film sur lequel un des deux finit toujours par s'endormir. Platonique, genre.

25 janvier 2011

Les principes, avant/après la maternité

Que de beaux principes nous animent avant la procréation et l'enfantement! Qu'elle est utopique la conception que nous avons de l'éducation d'un enfant! La vie étant ce qu'elle est, on déchante assez vite et on abandonne certains principes auxquels nous tenions mordicus. Oui, il y a bel et bien rupture entre le avant et le après.

20 janvier 2011

Volonté, où te caches-tu?

J'ai récemment décidé de me remettre en forme, question de retrouver ma silhouette pré-Bébé fille avant de la déformer à nouveau pour Bébé 2. Je me suis dit qu'ainsi, ce sera plus facile de retrouver mon poids de jeune-adulte-pas-encore-mère même après le deuxième bébé. Des lubies comme ça, ça m'arrive plusieurs fois par semaine, mais j'abandonne généralement l'idée au profit d'un dessert chocolaté devant mon film préféré (avec une légère pointe de culpabilité, je l'avoue). Cette fois, j'ai senti que c'était la bonne.

19 janvier 2011

Singe-me, singe-moi

L'apprentissage des bébés se fait par imitation, je ne vous apprends rien en affirmant ceci. Avez-vous déjà remarqué à quel point les bébés sont des éponges à vilains mots ou mauvaises actions?

On s'évertue pendant des jours à répéter le même mot pour que bébé daigne le répéter, on fait des pirouettes inimaginables en disant carotte dans l'espoir que bébé s'approprie le terme, on montre toutes les carottes possibles (réelle, en dessin, en jouet, on lui fait goûter, etc.) pour que bébé comprenne, rien à faire, bébé n'a pas envie de jouer au singe savant. Pourtant, il suffit de laisser échapper un innocent petit juron de rien du tout après s'être coincée le doigt sous le marteau pour que bébé retienne ce mot, à tout jamais. Et le voilà à répéter, encore et encore, ce mot maudit, si bien que le papa, au retour du travail, questionne maman d'un air ébahi: "Est-ce que j'ai vraiment entendu Bébé fille dire ce qu'elle vient de dire?" La panique au ventre, on se promet de trouver une solution avant la prochaine journée à la garderie.

13 janvier 2011

La routine du dodo

Rien de mieux qu'une routine calme et sécurisante pour aider bébé à faire ses nuits plus rapidement. C'est écrit dans tous les bons guides parentaux de la terre. En bonne maman-pleine-d'espoir-de-retrouver-rapidement-un-cycle-du-sommeil-sans-interruption que je suis, j'ai longtemps, très longtemps, tenté par tous les moyens de trouver LA routine du dodo qui conviendrait à Bébé fille. Et vous comprendrez sans doute qu'une fois la routine établie et fonctionnelle (lire: que Bébé fille se livrait à des nuits complètes, sauf en cas de percée dentaire ou autre inconfort de bambin), pas question de sauter une seule étape. Après plus d'un an de nuits écourtées, dormir était, dans mon cas, une question de vie ou de mort (j'exagère à peine).

12 janvier 2011

Complot, prise 2

J'ai eu droit à une autre démonstration flagrante d'un terrible complot entre Bébé fille et l'amoureux, complot planétaire dont je suis la pauvre victime. J'en ai encore des frissons. Ça s'est passé hier soir. J'étais en train de desservir la table quand la trahison a eu lieu.

Après avoir dégusté une délicieuse lasagne, l'amoureux, le ventre plein, s'installe confortablement dans le salon pour écouter le téléjournal pendant que Bébé fille et moi attaquons notre portion respective de tarte aux fraises. L'odorat titillé de l'amoureux par l'arôme de fraise se dégageant de la salle à manger l'oblige à se lever, abandonnant le bulletin de nouvelles au profit du réfrigérateur où se cache le reste de la tarte.

11 janvier 2011

L'heure est au bilan

La nouvelle année est commencée, l'heure est au bilan. Je me penche sur les événements marquants de la dernière année, les analyse, fait des graphiques, sort des statistiques, classe le dossier à l'endroit qui lui convient dans mon cerveau et cherche les détails enfouis quelque part dans la paperasse qui traîne dans mon lobe occipital (merci Soeur 1 pour ce beau mot scientifique). C'est important de faire tout ça, c'est écrit dans tous les magazines, ils en parlent partout. Ça aide à se fixer des objectifs concrets; des résolutions que ça s'appelle. Moi, je fais un bilan parce que c'est la seule manière que j'ai trouvé pour dompter les idées qui trottent dans ma tête comme des singes fous (copyright la grand-mère qui m'a donné cette image pendant notre marche d'hier). Faut pas vous leurrer, vous vous doutez sans doute que mon obsession de l'ordre et de l'organisation vient du fait que c'est justement le bordel dans mon cerveau. Hep, vous avez vu juste. Je sens que je m'éparpille à nouveau, focus Bizz, focus.

10 janvier 2011

L'art de s'inquiéter pour rien

Je suis de retour après un temps des fêtes rocambolesque et inoubliable. En fait, les festivités sont terminées depuis un bon moment déjà et mon ménage post-célébrations aussi. Je n'ai donc aucune excuse pour expliquer mon retour tardif. À part le fait que 36 brassées de lavage attendaient mon bon soin, qu'il était d'une urgence capitale de défaire mon sapin et ranger les décorations parce que j'en avais marre de répéter à Bébé fille de ne pas y toucher, que recommencer à me lever à 6h a nécessité une période d'adaptation pour mon cerveau alors habitué à grasse-matiner jusqu'à 8h (soit louée Bébé fille de dormir si tard), que mon obsession pour Harry Potter s'est soudainement éveillée à nouveau à la suite du visionnement du septième film (je suis à la dernière minute, je sais, mais je voulais prolonger l'attente pour en savourer l'acte de visionnement), ce qui a donc causé un émoi qui m'a obligé à revoir tous les six autres films, que j'ai dû ré-éduquer une Bébé fille presque devenue trop gâtée puisque les passe-droits du temps des fêtes lui sont vite devenus des habitudes qu'elle réclamait haut et fort et que j'ai dû digérer lentement mais sûrement tout ce que j'ai englouti pendant cette période (et qui est allé s'installer bien confortablement sur mes hanches et dans mon petit bedon post-Bébé fille et pré-bébé2).